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Septembre
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SOLEIL VERT SOYLENT GREEN Année : 1973 . Durée : 1h37 Durée : 93 minutes Réalisateur :Richard Fleischer. Productions : MGM (Metro-Goldwyn-Mayer). Distribution : MGM (Metro-Goldwyn-Mayer). Producteur : Walter Seltzer, Russell Thacher. Directeur de la photographie : Richard H. Kline. Montage : Samuel E. Beetley. Distribution des rôles : Jack Baur. Création des décors : Robert R. Benton. Création des costumes : Pat Barto. Maquillage : Bud Westmore, Sherry Wilson. Directeur de production : Lloyd Anderson. Assistants réalisateurs : Gene Marum (second assistant), Daniel McCauley (assistant). Direction artistique : Edward C. Carfagno. Son : Harry W. Tetrick, harles M. Wilborn. Effets spéciaux : Terry Ballard (département artistique), Robert R. Hoag, Augie Lohman, Matthew Yuricich. Séquences photographiques du prologue : Magnum. Séquences photos dans le film : Braverman Productions, Inc. Scénario : Stanley R. Greenberg d'après le roman "Make Room! Make Room!" de Harry Harrison. Musique originale : Fred Myrow. Autres morceaux musicaux : Edvard Grieg ("Peer Gynt"), Pyotr Ilyich Tchaikovsky (Symphonie N°6), Ludwig van Beethoven (6ème Symphony in F, Op.68 Pastorale"). Interprètes : Charlton Heston (le Detective Thorn), Leigh Taylor-Young (Shirl), Chuck Connors (Tab Fielding), Joseph Cotten (William Simonson), Brock Peters (Lieutenant Hatcher), Paula Kelly (Martha Phillips), Edward G. Robinson (Sol Roth), Stephen Young (Gilbert), Mike Henry (Kulozik), Lincoln Kilpatrick (le père Paul), Roy Jenson (Donovan), Leonard Stone (Charles), Whit Bissell (Governor Santini)... L'histoire New York au moins d'Août 2022. La population de la mégalopole compte 40 millions d'habitants et souffre de surpopulation et de pollution. En 2022, la pollution a complètement ravagé la planète, annihilant de ce fait toutes ressources naturelles et animales. . Pour pallier la famine généralisée d'une population qui a explosé, le gouvernement américain distribue un produit alimentaire synthétique Le détective Thorn enquête sur la mort de William Simonson, un avocat et politicien tué avec un pied de biche, dirigeant de la compagnie " Soylent Green ". Cette multinationale fournit la nourriture à une population aisée, seule à pouvoir acheter de quoi subsister. Ainsi, les riches se nourissent de tablettes à base de plancton et appelées " Soleil jaune ", " Soleil rouge " et " Soleil vert ". Thorn est un policier privilégié qui travaille pour le 14ème commissariat. Il partage un minuscule appartement délabré avec Sol Roth, un vieillard ex-bibliothécaire. A mesure que Thorn avance dans son enquête, il se rend compte que le meurtre de l'avocat implique directement le Gouverneur. Sous les pressions de ce dernier, Hatcher, le chef de Thorn, lui enlève l'enquête des mains et déçide de classer le meurtre en crime crapuleux. Peu après, alors que les rationnements de Soleil vert sont de moins en moins bien acceptés par la population, Thorn échappe de justesse à un assassinat au cours d'une émeute où la foule est maîtrisée par la police à l'aide de camions-benne. Intimement persuadé que l'enquête est loin d'être terminée, Thorn déçide de chercher la vérité aidé par son ami le vieux érudit Sol Roth. Malheureusement trop vieux, fatigué de la vie et impotent, le vieillard sera conduit dans le "foyer", un centre d'euthanasie où l'on aide les gens à mourir dans la dignité en leur faisant visionner des images d'animaux, de forêts et de paysages idylliques. Thorn tente une dernière fois de l'en dissuader mais sans réussite... Le corps du vieillard disparaît dans un corridor. Soupçonneux, Thorn décide de suivre discrètement le chemin pris par le corps du vieillard. Il va alors découvrir l'atroce vérité, la Soylent Company se cache derrière le foyer, il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de plancton dans les mers et le Soleil vert est fabriqué à partir de cadavres humains… Notes : Classique de la science fiction des années 70, SOLEIL VERT fait partie de ce courant de films d'anticipation alarmistes que l'époque produisait alors avec talent et régularité : FAHRENHEIT 451 de François Truffaut, NEW-YORK NE REPOND PLUS de Robert Clouse, SILENT RUNNING de Douglas Trumbull ou encore ROLLERBALL de Norman Jewison. Revoir à notre époque SOLEIL VERT propose un double constat : si la description du (retro) futur n'est plus très pertinente dans le détail (les vêtements et le mobilier très 70', le jeu vidéo préhistorique aperçu au détour d'un plan), le message du film est malheureusement toujours d'actualité. Ouvertement écologique, SOLEIL VERT dénonce avant tout une humanité qui a irrémédiablement anéanti les ressources de la planète, pour une industrialisation frénétique et une course au profit dont les gains sont devenus plus importants que la protection de l'environnement. Force est de constater qu'à notre époque le débat nous est encore très proche, qu'il soit politique (voir le récent recul du président Bush sur le sujet), ou bien culturel (les parisiens peuvent en ce moment profiter d'une exposition dédiée à sensibiliser les visiteurs quant aux modifications climatiques liées à l'industrialisation). Au Japon, le port du masque anti-pollution est même devenu une mode vestimentaire. Revoir SOLEIL VERT aujourd'hui ne dépaysera donc pas vraiment le spectateur moderne. Loin pourtant de se reposer sur son discours, Richard Fleischer (déjà réalisateur du VOYAGE FANTASTIQUE) nous concocte ici un thriller bien ficelé qui se suit avec encore beaucoup d'intérêt. Le travail effectué sur les à-côtés de l'histoire (le statut de la femme, la gestion de la surpopulation et des émeutes) est très bien vu et apporte une dimension supplémentaire à notre adhésion. Classique du film d'anticipation crépusculaire, SOLEIL VERT constitue toujours un excellent spectacle malheureusement encore pertinent dans son message alarmiste L'avenir pessimiste Soleil Vert est un film au rythme lancinant à l'ambiance morbide. Si l'intérêt de l'intrigue, menée comme une enquête policière classique, et la découverte finale de la vérité, qui était prévisible, semblent bien minces pour apprécier Soleil Vert. L'intérêt du film provient surtout de sa description d'un univers futuriste pessimiste et souvent oppressant. Richard Fleischer, en vieux roublard d'Hollywood, ne nous montre pas d'effets spectaculaires mais le tableau d'une ville, d'une civilisation, d'une planète en voie d'extinction. Conformément à l'esprit de Metropolis de Fritz Lang, les riches sont les privilégiés, habitant dans de grands immeubles et ne sortant que trés rarement, alors que la majeure partie de la population, pauvre et désoeuvrée, grouille dans des taudis au niveau de la rue. La nourriture devenant rare, elle est substituée à une nourriture synthétique, la végétation a preque totalement disparue et le dernier arbre et jalousement conservé sous une bulle de verre. Même les livres sont devenus rares. Contrastant constamment, le réalisateur nous livre la vision de ce monde selon deux personnages : Thorn, le détective obstiné et Sol, le vieillard désabusé. Le vieux a connu le monde tel qu'il était avant, les livres et le plaisir de cuisiner un ragoût de boeuf. L'autre ne connait que le Soleil Vert. Alternant scènes-chocs (l'émeute de rue pendant la distribution du Soleil Vert, la course-poursuite de Charlton Heston pour découvrir la vérité à la fin du film) ou moments plus intimistes, la vision pessimiste atteint son paroxysme dans la scène du centre d'euthanasie, où Sol revoit les images d'un monde verdoyant et allégorique, à jamais perdu. Prophétique. Le réalisateur Richard Fleischer est resté longtemps considéré comme un simple bon faiseur d'Hollywood. Touchant au fil de ses réalisations tous les genres avec aisance, il ne s'est jamais spécialisé dans un type de film particulier et c'est peut-être cela qui a fait son tort. Il a laissé des chefs d'œuvre au film noir dans les années 40 avec : "L'énigme du Chicago Express ", " Les inconnus dans la ville ", " Les flics ne dorment pas la nuit ". Passant avec brio du film d'aventures historiques avec Les Vikings au film criminel avec L'étrangleur de Boston. La science-fiction lui est redevable de trois oeuvres essentielles : Vingt mille lieues sous les mers(1954), Le Voyage Fantastique (1966) et Soleil Vert (1973). Il a réalisé en 1989 un film pour un procédé inventé par Douglas Trumbull, spécialiste des effets spéciaux, nommé le Showscan. Ce système permet de donner une très grande profondeur de champ au scène filmées. Son film, L'appel de l'espace, a eu une diffusion très limitée aux salles projetant ce procédé novateur. Les acteurs Edward G.Robinson incarne le vieil humaniste, ami de Thorn, dans Soleil Vert. C'est l'un de ses derniers rôles à l'écran : il nous offre l'une des séquences les plus humanistes de la science-fiction, lorsque le veillard, au seuil de la mort, se rend dans le centre d'euthanasie où, avant de mourrir d'une mort lente et douce, il contemple des images d'animaux, de paysages luxuriants. Cette vision est bouleversante de pessimisme, car proche d'un monde actuel qui lui ressemble de plus en plus! A ses côtés, Charlton Heston, alors acteur hollywoodien au sommet de la gloire. Incarnant quelques années auparavant l'astronaute Taylor de La planète des Singes, constamment fouetté et enchaîné et trouvant la mort dans Le secret de la planète des singes. Né en 1924, l'acteur reste de nos jours l'une des plus grandes figures de l'age d'or hollywoodien. Il débute sa carrière dans d'excellentes séries B comme Quand la Marabunta Gronde, puis dès les années 1956, s'oriente vers des superproductions où il va incarner les plus grandes fugures historiques : Ben-Hur, Le Cid, Moïse, Saint-Jean Baptiste... Au début des années 70, le genre "Reconstitution monumentale" étant passée de mode, Charlton Heston se reconvertit en héros des films-catastrophes : on le retrouvait régulièrement au générique dans Alerte à la bombe, Tremblement de terre ou 747 en péril. Par sa stature hollywoodienne, il a contribué à l'expansion de la science-fiction dans la culture cinématographique des années 70, transformant ce qui aurait pu être des séries B en film de premier plan. On le retrouve dans Soleil Vert où il interprète ce détective découvrant un horrible secret, ou dans Le survivant, tiré du roman de Richard Matheson, où il est un savant rescapé d'une guerre bactériologique se sacrifiant pour sauver l'humanité. Dans chacun de ses films de science-fiction, Charlton Heston incarne le dernier rempart séparant l'humanité de la barbarie.