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JAMES BOND 007 CONTRE DR NO (Dr No) RÉALISATION: TerenceYoung. SCENARIO: Richard Maibaum, Joanna Harwood, Barkley Mather d'après le roman de Ian Flemming. . Eon Productions.110nim. Technicolor. Prod : Harry Saltzman et Albert R. Broccoli.. Dir.Photo. : Ted Moore Mus. : Monty Norman. Dir.Art. : Ken Adam et Syd Cain. Mont. :Peter Hunt. Générique :Maurice Binder Animation : Trevor Bond et Robert Ellis. Eff-sp. :Frank George. Dist. :Artistes Associés. Sortie à Paris : 7 mars 1963 ORIGINE: Grande-Bretagne (1962). INTERPRETES: Sean Connery (James Bond 007), Ursula Andress (Honey), Joseph Wiseman (Dr No), Jack Lord (Félix Leiter) Bernard Lee (" M ") Anthony Dawson (professeur Dent), John Kitzmiller (Quarrel), Zena Marshall (Miss Taro). MUSIQUE John Barry. DUREE TV 10 1 mn. (Couleur. V.F.) GENRE Aventure. SUJET En mission à la Jamaïque, James Bond, l'agent 007 des services spéciaux britanniques, échappe d'entrée à un attentat avant de rencontrer Leiter du FBI enquêtant sur les activités du Dr No qui habite Crab Key, une petite île interdite d'accès. Avec l'aide d'un pêcheur, Bond parvient sur cette île. Mais après sa rencontre avec Honey, une jeune femme qui faisait de la pêche sous-marine, il est fait prisonnier par les hommes du Dr No. Bond est alors au sein même des installations secrètes de l'organisation internationale du SPECTRE, dont le but est la destruction des fusées américaines. Bond parvient à s'échapper et à prendre la place d'un agent de cette organisation. Notes : Un budget de série B (huit cent mille dollars) pour la création d'un véritable mythe. Tous les ingrédients sont là, à l'exception des gadgets. Succès mitigé mais l'un des meilleurs Bond avec un éblouissant Sean Connery et un scénario à la hauteur.. Naissance d'un mythe. Avant le film de Terence Young, le personnage de 007 n'était connu que des lecteurs de lan Fleming. C'était un dandy typiquement britannique, un épicurien séduit par le confort, un flâneur qui sait profiter de son temps. Le cinéma en fait un tout autre individu, beaucoup plus américain que britannique. Cela s'explique par le contexte précis de la situation du cinéma anglais en 1962. Le "Free cinéma", sorte d'équivalent culturel de notre "nouvelle vague" française, vient de détrôner un cinéma traditionnel, académique et londonien. Désormais le nouveau cinéma britannique enracine son inspiration dans le contexte quotidien, il quitte Londres et se teinte de provincialisme. Or ce genre de films risque de n'intéresser que le marché national ; l'exportation devient problématique. "James Bond contre Docteur No" peut-être interprété comme une première réaction à ce nouveau courant d'inspiration. Il bénéficie de solides capitaux et vise le marché international. Il choisit également son publie. Celui qui rêve d'évasion et préfère la coiffure bien coupée aux cheveux longs mis à la mode par les Beatles. Pour ce publie qui n'apprécie guère la grisaille réaliste du Free Cinéma et les débordements vestimentaires du "swingin London", on façonne un superman américanisé au service des gouvernements amis, loin des problèmes sociaux immédiats et champion d une nouvelle trilogie " Sexe, puissance, Patrie ". Au début des années soixante personne ne sait encore que l'agent 007 a tiré le bon numéro. On doit même glisser dans les boites aux lettres des prospectus publicitaires pour expliquer au public que les deux zéros du matricule de James Bond signifient qu'il a " le droit de tuer ". Quelques semaines après la sortie de James Bond contre Dr No. ce genre d'explication devient totalement superflu... Vingt-cinq ans plus tard, il est difficile de donner les raisons du phénomène cinématographique Bond, puisque le phénomène se poursuit encore, mais on peut se livrer à quelques hypothèses. Dr No n'est pas a priori un film très original : James Bond a emprunté son chapeau et ses cigarettes à Bogart et aux héros du film noir, et le méchant D. No est un cousin direct du Capitaine Nemo de Jules Verne, avec sa misanthropie, ses aquariums géants et son désir de conquérir le monde. Mais c'est la juxtaposition de ces deux univers qui est justement inédite. Au milieu d'un décor de littérature pour enfants, ou tout au moins pour doux rêveurs, avec sirène de légende - Ursula Andress, bien sûr -, monstre qui crache le feu la nuit et Jamaïque de carte postale, la violence la plus réaliste éclate. Le meurtre d'une secrétaire par trois gangsters munis de terrifiants silencieux donne le ton dès les premières minutes. Cette combinaison étonnante restera la marque de toute la série. Bond -Sean Connery s'impose immédiatement dans cet univers à deux faces, parce qu'il est le personnage magique qui permet au spectateur de franchir toutes les frontières. Le smoking lui va aussi bien que le tee-shirt déchiré, qui lui-même lui va aussi bien que la combinaison de cosmonaute. Qui refuserait de suivre un pareil guide ?