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Janvier
SHINING Film anglais, 1980, de Stanley Kubrick; scénario : Stanley Kubrick et Diane Johnson, d'après le célèbre roman de Stephen King images : John Alcott; musique : Wendy Carlos et Rachel Elkind. Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall Danny Lloyd, Scatman Crothers. sujet Un écrivain raté prend pour subsister un poste de gardien d'hiver dans un gigantesque palace rococo situé dans les Montagnes Rocheuses, et qui est isolé tout l'hiver par les neiges. Il s'y installe avec sa femme et leur jeune garçon. Ils resteront seuls tous les trois dans cette immense bâtisse pendant de longs mois. On assiste à leur installation, tandis que la saison s'achève. On découvre peu à peu cet hôtel aux fastes un peu ternis, le jardin dont les arbres et les arbustes sont taillés en forme de labyrinthe, les chambres froides dans lesquelles est entassée pour l'hiver toute la subsistance du couple. Puis l'hôtel se vide, clients d'abord, puis personnel. Voilà le trio abandonné. Le père, Jack Nicholson, s'imagine pouvoir, dans cette solitude, écrire enfin l'oeuvre de sa vie, c'est compter sans les présences horrifiques qui peuplent cet hôtel. Le film, inspiré du best-seller de Stephen King, demeure d'une grande fidélité au roman, mais le génie de Kubrick consiste à visualiser l'horreur diffuse : le labyrinthe de feuillages qui change de place, d'aspect. La chambre maudite et sa baignoire sanglante, dans laquelle réside un cadavre de vieille femme. Le flot de sang qui jaillit de l'ascenseur, et submerge comme une vague de fond l'antichambre, en emportant les meubles... Les coups dans les murs, les voix joyeuses ou effrayantes qui se font entendre dans le vaste bar désert... Peu à peu, l'écrivain devient fou, et finit par représenter un danger pour sa femme, pour son propre fils qu'il tente de tuer... Seul l'enfant, doué de pouvoirs extra-sensoriels, reste en communication avec un Noir, cuisinier de l'hôtel, qui, à des centaines de kilomètres de là, tente de lui insuffler du courage, puis essaie d'intervenir au cours d'une impressionnante tempête de neige... notes Autant d'événements angoissants, incompréhensibles, effroyables, qui laissent le spectateur pantelant pendant deux heures. Le plus grand film d'angoisse jamais réalisé, par l'un des plus grands metteurs en scène actuels. A plusieurs reprises, Nicholson donne l'impression de frôler réellement la folie homicide, et cela, aussi, c'est du génie.