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Septembre
La honte de la jungle Un film de Picha Producteurs délégués : Jenny Gérard et Michel Gast Produit par Boris Szulzinger : Scénario de Picha et Pierre Bartier Réalisé par Picha et Boris Szulzinger Personnages originaux de Picha Durée : 1 h 20 L'histoire :Shame, accompagné de Flicka le singe, vole au secours de June, sa compagne kidnappée par les Zombites de la reine Bazonga. Descendant anémique du grand Tarzan, l’infortuné Shame, grotesque, laid, veule, «raté de la bagatelle», époux d’une horrible mégère, à la jambe gringalette et au sexe de chewing-gum va - bien à contre-coeur, forcé par le monde de la jungle peuplé de petits monstres carnivores, de fleurs nymphomanes, de soldats phalliques et d’explorateurs débiles et alcooliques -- être transformé en héros. Le fameux cri de son ancêtre, qui réveillait et rassurait la jungle, n’est plus chez Shame qu’un glapissement de plainte ou de détresse, le moindre effort lui fait perdre son slip et, dans la course-poursuite qu’il engage pour retrouver son épouse, June, enlevée par une horrible grognasse chauve, il va devoir quitter ses pantoufles pour devenir héros malgré lui et entrer dans la légende. notes :Dessin animé de long-métrage pour adultes, La Honte de la Jungle est le résultat, pour la première fois dans ce domaine, d’une collaboration entre créateurs européens et américains. L’idée originale de La Honte de la Jungle, Picha, son auteur, l’a eue aux États-Unis (où il a vécu cinq ans), à l’époque où il travaillait pour Lampoon (le Hara-Kiri américain), avec Michael O’Donoghue par ailleurs responsable de l’adaptation américaine du film. «Partant du mythe du héros de la jungle, dit Picha, j’ai voulu faire une satire de moeurs où l’anti-héros, propulsé par sa propre mythologie et les imprévus d’une forêt anti-écologique encore plus pourrie que la ville, deviendra un héros.» Au cours de cet énorme film burlesque où, comme dans les vieux films comiques américains, le message n’est décelé qu’après coup, quelques tabous sont écorchés au passage. Militarisme, racisme, virilité, les clichés écologiques, l’esprit de révolte des années 60 et toutes ses mythologies confuses. À dire vrai, bâti sur les clichés du cinéma d’aventure conventionnel, La Honte de la Jungle n’a qu’un seul message : un anarchisme joyeux qui s’exprime par le burlesque des situations, du décor, des voix, etc. S’inscrivant dans le courant du cinéma burlesque destructeur américain, La Honte de la Jungle a donc pour points de convergence et pour influences, le New Yorker, Mel Brooks, le magazine Lampoon, Chaval, Bosc, Don Martin (Mad magazine) et le mouvement Panique (Picha a travaillé à la première époque de Hara-Kiri, lorsque Topor y travaillait encore). La conception classique du découpage ici utilisée pourrait faire oublier qu’il s’agit d’un dessin animé. Les possibilités de montage furent volontairement beaucoup plus ouvertes que d’habitude, les cadrages n’étant pas décidés au préalable, mais en fonction de la qualité et de la densité du matériau fourni par l’animateur. Contrairement à ceux de Walt Disney, les «backgrounds» furent exécutés à l’aquarelle et non à la gouache, suggérant davantage de transparence, de lumière et de profondeur. La technique «airbrush» utilisée pour les scènes d’intérieurs confère une acuité et une précision qui étaient celles des très vieux dessins animés. L’animation de La Honte de la Jungle fut réalisée à Londres et à Bruxelles. Toutes les voix enregistrées à New York sont celles des comédiens travaillant régulièrement pour Radio Lampoon. La musique rappelle les clichés des partitions de films d’aventure hollywoodiens des années 40. L’américain, langue du dessin animé par excellence, chantée et compressée à volonté, était l’articulation idéale pour le caractère très typé et satirique des personnages du film. Signalons enfin que c’est Johnny Weissmuller Jr qui - sur la suggestion de son père, interprète inoubliable de Tarzan - doubla pour la voix le personnage principal...
sylviane