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Sommaire
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Novembre
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Les Bureaux de Dieu Réalisatrice Claire Simon Producteur Richard Copans ; Philippe Carcassonne ; Philippe Kaufmann Production Les Films d'Ici, France ; Ciné@, France ; La Parti Production, Belgique Scénariste Claire Simon ; Natalia Rodriguez ; Nadège Trébal Directeur de la photographie Philippe Van Leeuw ; Claire Simon 1er assistant réalisateur Shirel Amitay Cadreuse Claire Simon Compositeur Arthur Simon Monteur Julien Lacheray Chef décorateur Raymond Sarti Costumière Nathalie Raoul Maquilleuse Françoise Andrejka Ingénieur du son Olivier Hespel Directeur de production Nelly Mabilat Distribution Shellac, France Attachée de presse Chloé Lorenzi ;Audrey Grimaud Acteurs: Dr Marianne Anne Alvaro Anne Nathalie Baye Dr Lambert Michel Boujenah Yasmine Rachida Brakni Marta Isabelle Carré Emmanuelle Lolita Chammah Milena Béatrice Dalle Denise Nicole Garcia Martine Marie Laforêt Marceline Marceline Loridan Pierre Emmanuel Mouret L'Italienne Loredana Acquaviva la barmaid Caroline Bennequin la mère portugaise Isabel Coelho la jeune fille d'origine algérienne Mounia Dahou la jeune fille qui cache ses pilules Amel Deleu la jeune fille trop féconde Rachelle Kanga le jeune homme du couple Benoît Laborde Arnaud le stagiaire Romain Longuepee la jeune fille qui a peur des piqûres Celine Mane la jeune fille passée au travers de la pilule du lendemain Alice Niay la prostituée bulgare Tania Petrovna la jeune fille du couple Aurélie Ponti la jeune fille qui déteste sa mère Zara Prassinot la jeune femme passée par l'hôpital psychiatrique Evelyne Tessier la jeune femme aux raisons professionnelles Laure Tognini Synopsis Djamila aimerait prendre la pilule parce que maintenant avec son copain c'est devenu sérieux. La mère de Zoé lui donne des préservatifs mais elle la traite de pute. Nedjma cache ses pilules au dehors, car sa mère fouille dans son sac. Hélène se trouve trop féconde. Clémence a peur. Adeline aurait aimé le garder, Margot aussi. Maria Angela aimerait savoir de qui elle est enceinte. Ana Maria a choisi l'amour et la liberté. Anne, Denise, Marta ,Yasmine, Milena sont les conseillères qui reçoivent, écoutent chacune se demander comment la liberté sexuelle est possible. Dans les bureaux de Dieu on rit, on pleure, on est débordées. On y danse, on y fume sur le balcon, on y vient, incognito, dire son histoire ordinaire ou hallucinante. Secrets de tournage Vu à Cannes Les Bureaux de Dieu a été présenté au Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, en 2008. Sûre écoute La réalisatrice précise ses intentions : "Comment raconter ce que j'ai voulu filmer, ce que j'ai trouvé si beau, chaque fois que j'ai passé du temps dans un centre du Planning familial ? Les tragédies les plus modernes et ancestrales se disent, là, à l'ombre des moulures poussiéreuses d'anciens appartements bourgeois, occupés par des femmes libres qui ont choisi de faire un métier qu'elles inventent au fur et à mesure, un métier qui consiste à écouter d'autres femmes aux prises avec leur liberté d'aimer, d'avoir des enfants, maintenant, un de ces jours, ou jamais. Un coup de fil raté et un enfant va naître pour le meilleur ou pour le pire... Pour cette jeune fille et pour cet enfant ? Qui sait ? Nous sommes dans des pièces qui entendent ce que personne ne dit ailleurs de la nouvelle vie que nous connaissons tous, depuis la séparation possible entre les étreintes amoureuses, le sexe et la naissance d'un enfant." Le dispositif A la fin des années 90, Claire Simon est entrée en contact avec le centre du Planning familial de Grenoble. Après y avoir passé quelques jours, elle a écrit aux responsables du centre : "En venant vous voir, j'ai découvert un lieu extraordinaire et actuel de la transmission entre femmes." Elle a ensuite cherché un dispositif permettant de représenter cette réalité à l'écran. "J'ai enregistré avec un magnétophone, et aussi un petit carnet, la vie, les entretiens, les conversations dans plusieurs centres du Planning familial. Nous en avons tiré un scénario en respectant les mots dits, la langue de chacun(e)." Elle a ensuite eu l'idée de confier les rôles de conseillères, médecins, stagiaires à des stars et les rôles des personnes venues consulter à des inconnues. Avant chaque prise, personne ne connaissait sa partenaire. Ainsi, "la rencontre avait lieu devant la caméra avec le texte su, mais avec l'émotion de cette rencontre directement "en fiction"." Des "icones" dans les Bureaux de Dieu Claire Simon explique pourquoi elle a demandé à des actrices très connues d'incarner les conseillères. Elle dit avoir choisi "de très grandes actrices immédiatement reconnaissables, des "stars", c'est-à-dire des icônes, plus encore, des modèles. Les conseillères pour celles qui viennent les consulter seraient donc à la fois distantes comme des professionnelles et impressionnantes en tant que modèles de femmes libres : Nathalie Baye, Nicole Garcia, etc. Je voulais montrer comment on écoute. Et je pensais que ce jeu-là, de l'écoute, était très difficile à réussir, et que ça valait la peine de le proposer à des stars. Et puis enfin la présence de grandes actrices permettait au spectateur de comprendre qu'il s'agissait d'une fiction et de toutes les femmes. Et bien sûr cela rappelait le fameux manifeste des 343 "salopes", les femmes célèbres de l'époque, qui avaient déclaré qu'elles avaient eu recours à l'avortement clandestin." Nathalie, fan depuis un bail Des années avant que Claire Simon la contacte pour Les Bureaux de Dieu, Nathalie Baye avait écrit pour lui faire part de son enthousiasme après avoir vu à la télévision son documentaire Les Patients (1989). Heureuse d'avoir pu collaborer avec elle, l'actrice évoque le fait de côtoyer des acteurs non-professionnels : "C'est une donnée très excitante. Cela m'était arrivée quelques fois (Pialat, Beauvois et quelques autres) mais jamais d'une manière aussi dense et absolue. Je pense que l'enjeu est plus difficile pour les acteurs professionnels que pour les non professionnels. Parce que ces derniers véhiculent une authenticité et une vérité d'une telle force, que le moindre " bidouillage " d'un acteur professionnel peut saper tout le travail... Cela demande à la fois une grande concentration et une grande disponibilité. L'essentiel, c'est d'" être ", et pas " jouer ". Et l'écoute, aussi. L'écoute, c'est ce qu'il y a de plus important." Boujenah, du couffin à la pilule Fils et frère de médecins, Michel Boujenah, qui interprète le Dr Lambert, est familier des sujets abordés dans le film. "J'ai été confronté très tôt aux problèmes qui touchent à l'avortement, à la pilule, et évidemment à l'existence du Planning familial." D'autre part, il note : "Depuis la loi sur l'avortement et l'apparition de la pilule, on peut penser que les choses se passent normalement, mais c'est faux : des tas de jeunes femmes, en France et ailleurs, ne sont absolument pas informées, ne savent même pas que cela existe." Le planning, toujours à l'ordre du jour Rachida Brakni parle de la nécessité d'un tel film d'aujourd'hui : "Il y a un côté un peu réactionnaire dans cette société : les choses y sont de plus en plus cloisonnées. J'entends parfois des choses aberrantes dans la bouche de jeunes filles qui confondent le désir avec la pornographie et semblent parfois oublier que leurs aînées se sont battues pour l'émancipation et les droits des femmes. J'ai l'impression qu'on est en train ? de façon très sourde, très sournoise ? de faire table rase de ce passé, de cette histoire... Avec le Planning familial, on est au coeur même d'un choix : le choix de sa sexualité, le choix d'avorter, le choix d'être libre. Et j'ai la sensation que ce choix-là, face à la léthargie ambiante, est aujourd'hui en péril. Il y a comme une régression, et c'est en cela que le film de Claire est important." Docu-fiction, la ligne "Claire" Ce n'est pas la première fois que Claire Simon brouille les frontières entre documentaire et fiction. On peut citer Ca, c'est vraiment toi (1999), projet hybride mêlant intrigues sentimentales et plongée dans les institutions européennes. Dans Scènes de ménage (1991), elle filme l'actrice Miou-Miou, qui accomplit différentes tâches domestiques. On lui doit aussi Coûte que coûte, tragi-comédie sociale, au suspense haletant, qui relate la véritable lutte pour la survie d'une petite entreprise de produits surgelés. "Ce que vivent les femmes" L'écrivain Annie Ernaux donne son point de vue sur le film : "" Je ne sais pas, je ne suis pas une femme " dit un garçon à sa copine. Comme s'il s'agissait d'une ignorance naturelle et qu'après tout il ne soit pas utile de savoir. C'est à cela que sert le film de Claire Simon : que les hommes sachent, les filles de quinze ans, les mères, tout le monde. Bien sûr, il informe sur le stérilet, la pilule du lendemain, le déroulement et le prix d'une IVG, il le faut, mais surtout il déchire le silence et l'illégitimité qui entourent les territoires du féminin, ce que vivent les femmes, loin des magazines people, dans la réalité d'ici et de maintenant. Et encore au-delà, dans les trous du discours, au travers de ces fragments d'existence, il fait entrer la société entière, avec sa diversité, ses luttes culturelles, ses préjugés, sa dureté économique, la société, autant dire " dieu ", c'est ainsi que je comprends le titre. Et il n'y a pas de jugement." Retrouvailles Quelques semaines avant la sortie des Bureaux de Dieu, Nathalie Baye et Isabelle Carré étaient déjà ensemble à l'affiche d'un film : Cliente de Josiane Balasko. Elles s'étaient aussi donné la réplique dans Les Sentiments de Noémie Lvovsky. Aléas du casting Catherine Frot, Déborah François et Vincent Lindon avaient tous trois été pressentis pour jouer un rôle dans le film.
Edith