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La fabrique des sentiments Réalisateur Jean-Marc Moutout Producteur délégué Margaret Ménégoz Production Les Films du Losange, France ; Need Prods, Belgique ; Eléfilm, France ; France 2 Cinéma, France ; Radio Télévision Belge Francophone (RTBF), Belgique Scénariste Jean-Marc Moutout Adaptateur Agnès De Sacy ; Olivier Gorce Directeur de la photographie Claude Garnier Compositeur Silvain Vanot Monteuse Marie-Hélène Mora Monteur son Julie Brenta Mixage Stéphane De Rocquigny Chef décorateur Jérôme Pouvaret Costumière Lorette Meus 1er assistant réalisateur Sébastien Deux Ingénieur du son Eric Boisteau Régisseur général Bruno Duron Directeur du casting Stéphane Batut Scripte Roselyne Bellec Directeur de production Christophe Desenclos Distribution Les Films du Losange, France Attachée de presse Marie-Christine Damiens Acteurs: Eloïse Hautier Elsa Zylberstein André Jacques Bonnaffé Jean-Luc Bruno Putzulu Professeur Sterne Hiam Abbass Marie Anne-Katerine Normant Me Fontanel Jean Segani Adrien Octave Novel la mère Josiane Stoléru Sonia Nathaly Coualy Michel Gérard Watkins Esther Marceline Loridan-Ivens Alexandre Scali Delpeyrat Bertrand Serge Renko Brice Eric Bougnon Françoise Carole Baillien Nathalie Marie-Pierre Chaix la secrétaire Mariane Plasteig la procureur Annick Christians Synopsis Eloïse, 36 ans, est clerc de notaire et vit à Paris. Jeune femme belle et brillante, elle est cependant toujours célibataire. Pour briser sa solitude, elle décide de s'inscrire à des speed-dating. Après tout, ne s'agit-il pas là aussi d'être efficace et rapide ? 7 hommes, 7 femmes, 7 minutes pour séduire. Puis le gong retentit... Par ailleurs, Eloïse s'inquiète pour sa santé quand son corps la désavoue. Elle a le sentiment que le bonheur lui échappe. Elle qui se pensait heureuse se remet en question. Une perte de confiance pour une prise de conscience ? L'angoisse supplante peu à peu sa maîtrise. Dans ses rêves et dans la réalité, Eloïse lâche enfin une part de ce qui la travaille profondément : la quête de l'amour bien sûr, mais aussi le besoin d'afficher aux yeux du monde une vie de couple. Elle devra faire face à ses désirs et ses contradictions... Secrets de tournage Présenté à Berlin La Fabrique des sentiments a été sélectionné à la Berlinale 2008, dans le cadre de la section Panorama. Questions humaines La Fabrique des sentiments est le deuxième long métrage de Jean-Marc Moutout après le très remarqué Violence des échanges en milieu tempéré. Dans ce premier opus, il s'intéressait au monde des consultants en entreprise. Il poursuit donc sa réflexion sur les sociétés modernes, en s'intéressant cette fois à la solitude et aux nouveaux modes de rencontre. Il précise ses intentions : "Je suis parti d'un personnage d'aujourd'hui : une fille indépendante, intelligente, éduquée et... seule. Je pouvais à partir d'elle questionner notre époque. On est dépendant de notre société, celle-ci nous fabrique, comme en témoigne la discussion explicite lors du premier dîner, qui rejoint des thématiques proches de Violence des échanges en milieu tempéré. La solitude contemporaine est le contrecoup de la liberté, de l'individualité. Mais je ne voulais pas tant partir d'une question purement sociale que me confronter au féminin." Combien tu m'aimes ? Jean-Marc Moutout explique pourquoi il s'est intéressé au phénomène du speed dating : "Il me semble être symptomatique de notre fonctionnement aujourd'hui, comme un aboutissement. Dans un monde régi par les valeurs marchandes, et où il n'y a jamais eu autant de gens seuls, à tous âges, il était logique d'en arriver à organiser des rencontres payantes, plus ou moins filtrées. A sa manière, le speed dating est un CV, comme je m'amuse à l'exprimer dans le rêve d'Eloïse. On y utilise les mêmes armes et le même langage que dans les autres situations sociales. C'est rapide et ludique. On se valorise, on s'exhibe en toute sécurité, pour mieux camoufler ses défaillances. Mais le speed dating a beau quadriller les rencontres, il y a une chose qu'on n'apprend pas : séduire, aller vers l'autre." Pas loin de Todd Haynes Alors que le personnage central de Violence des échanges en milieu tempéré était un jeune homme (incarné par Jérémie Renier), La Fabrique des sentiements brosse le portrait d'une femme. Jean-Marc Moutout confie avoir été influencé par le film Safe de Todd Haynes avec Julianne Moore, "c'est le portrait critique d'une femme, ce qui n'empêche pas que l'on soit complètement avec elle. La fabrique des personnages Dans le cadre de la préparation du film, Elsa Zylberstein a tenu à se rendre à des speed datings. "Il fallait que moi, Elsa, je voie comment je me sentais physiquement, mentalement, socialement pour pouvoir le retranscrire après : j'avais chaud, j'étais mal à l'aise", explique l'actrice, qui note : "C'est un numéro de charme à tout prix, on essaye de se montrer sous son meilleur jour, on sourit, on en fait trop, on parle vite, on est timide, maladroit. On ne veut pas décevoir, en même temps on peut lancer des piques. L'ambiance est à la fois feutrée et très brutale." D'autre part, comme elle incarne une clerc de notaire, la comédienne a suivi une notaire dans ses journées de travail pendant un mois et demi. Affinités électives Elsa Zylberstein donne son point de vue sur le speed dating : "Ce qui est fascinant dans ces lieux, c'est que les gens pensent qu'ils peuvent se correspondre parce qu'ils aiment les sorties, la montagne, faire la cuisine... En dix minutes, ils passent de "J'aime les pommes de terres chaudes" à "Est-ce que tu veux des enfants ?". Ils quantifient l'amour (...) Alors que tous les grands romans d'amour, Balzac, Henry James, Albert Cohen... montrent combien l'amour est fragile et mystérieux, combien c'est immatériel de tomber amoureux... En même temps, je crois que ce n'est pas un hasard si quelqu'un nous plaît. On est conditionné pour être attiré par tel homme, telle qualité. On n'est jamais vraiment libre dans les choix que l'on fait, d'où une certaine efficacité du speed dating, qui repose sur la dimension prévisible de nos attirances." Rendez-vous au cinéma Avant La Fabrique des sentiments, on a déjà pu voir des séquences de speed dating (sur un mode plus comique) dans Je préfère qu'on reste amis... et Célibataires. Prise de contact Pour Elsa Zylberstein et ses deux principaux partenaires masculins, ce n'est pas tout à fait un premier rendez-vous... La comédienne figure en effet au générique de deux films de René Féret dans lesquels on retrouve également Jacques Bonnaffé (acteur-fétiche du cinéaste) : Baptême et La Place d'un autre. Quant à Bruno Putzulu, elle a pu le croiser sur le tournage de Monsieur N. d'Antoine de Caunes. Ajoutons que Zylberstein et Putzulu faisaient tous deux partie des Français engagés par James Ivory pour son Jefferson à Paris. La BO de Vanot Comme pour Violence des échanges en milieu tempéré, Jean-Marc Moutout a confié l'écriture de la bande originale du film à Silvain Vanot. Apparu à la même époque que Dominique A ou Miossec, ce chanteur a enregistré, plus discrètement, une poignée d'albums hors-mode (Sur des arbres, Il fait soleil) mais dans lesquels on peut percevoir l'nfluence de songwriters américains tels que Neil Young ou Bob Dylan. Avec De Sacy, sans souci Pour la phase d'écriture, le cinéaste s'est adjoint les services d'Olivier Gorce, qui avait déjà travaillé sur Violence des échanges en milieu tempéré, mais aussi d' Agnès De Sacy, une scénariste très demandée par les cinéastes de la nouvelle génération. On retrouve en effet son nom au générique des deux premiers longs métrages de Valeria Bruni Tedeschi, Orso Miret et Hélène Angel, ou encore de Mauvaise foi de Roschdy Zem.
Edith