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Novembre
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Les Grandes personnes Réalisatrice Anna Novion Producteur Christie Molia Coproducteur Olivier Guerpillon ; Tomas Eskilsson Production Moteur s'il vous plaît, France Coproduction DFM Fiktion, France ; Film i Väst, Suède Scénariste Anna Novion ; Béatrice Colombier ; Mathieu Robin Collaboration au scénario Xabi Molia Directeur de la photographie Pierre Novion Compositeur Pascal Bideau Monteuse Anne Souriau Monteur son Boris Chapelle Mixage Christophe Vingtrinier Chef décorateur Gert Wibe Costumière Sara Pertman ; Fabio Perone Maquilleuse Lucky Nguyen Ingénieur du son Benjamin Rosier Scripte Marie Ducret Directeur de production Martina Eriksdotter ; Edmée Millot ; Elisabeth Perez Distribution Memento Films, France Attachée de presse Laurence Granec ;Karine Ménard Acteurs: Albert Jean-Pierre Darroussin Jeanne Anaïs Demoustier Christine Judith Henry Annika Lia Boysen Per Jakob Eklund Magnus Anastasios Soulis Johan Björn Gustafsson Synopsis Chaque été pour l'anniversaire de sa fille Jeanne, Albert l'emmène visiter un nouveau pays d'Europe. Pour ses dix sept ans, il choisit une petite île suédoise, convaincu d'y trouver le trésor perdu d'un Viking légendaire. Mais voilà que la maison louée pour leur séjour est déjà occupée par deux femmes : Annika, la propriétaire des lieux et Christine, une amie française. Les vacances soigneusement organisées par Albert vont alors prendre un tout autre tournant, ce qui est loin de déplaire à Jeanne... Secrets de tournage Semaine de la Critique Les Grandes personnes est présenté à Cannes en mai 2008 dans le cadre de la Semaine de la Critique où il est inscrit en Compétition. Premier film d'Anna Novion, il concourt également pour la Caméra d'Or. De la Suède dans les idées Anna Novion a choisi de situer l'action de son film en Suède, un pays qui lui est familier. De mère suédoise, elle y séjourne régulièrement : "Pour mon premier long métrage, j'avais envie de filmer un univers que je connais bien, sans pour autant en avoir tous les codes (...) quand je vais dans la maison familiale, sur une île dans l'archipel de Göteborg, j'ai le sentiment que mon regard sur cette île, sur ce pays, est neuf" La réalisatrice y avait déjà tourné ses deux premiers courts métrages, dans lesquels apparaissaient déjà certains thèmes des Grandes personnes (l'oppositione entre les cultures, et entre les générations), Frédérique est française et On prend pas la mer quand on la connaît pas. Ajoutons que le mémoire de DEA de cette ancienne étudiante portait sur un illustre Suédois : Angoisse, culpabilité et désespoir chez Bergman. La bande des quatre La cinéaste précise ses intentions : "Mon film parle de la rencontre de quatre personnes qui n'auraient jamais dû se croiser. Leur cohabitation forcée va bouleverser progressivement les certitudes de chacune d'entre elles (...) mes personnages ont tous un bagage qu'ils trimballent avec eux et qu'ils tentent d'assumer de leur mieux (...) C'est seulement parce qu'ils vont se rencontrer, cet été-là, dans un lieu clos, délimité, une île, d'où finalement ils ne peuivent s'échapper, qu'ils vont se révéler progresssivement au contact les uns des autres." A propos de la relation père-fille, elle ajoute : "Cette idée remonte à 2001. Je passais alors l'été en Suède et ma mère avait invité des amis : un père avec sa fille, et une autre femme dont je me suis inspirée pour écrire le personnage de Christine. Ce qui m'intéressait, c'était de voir ce père qui élevait sa fille, qui s'y investissait totalement et en même temps qui rejetait sa féminité naissante (...)" Du côté de Rozier Anna Novion parle des cinéastes qui l'ont inspirée : "J'écris [ce film] depuis 2001. J'allais beaucoup au cinéma à cette époque, c'était la période où j'ai découvert Hou Hsiao Hsien ou Edward Yang. A chaque fois, je ressortais du cinéma avec une impulsion supplémentaire pour continuer l'écritue de mon scénario sans pourtant aboutir à quelque chose de satisfaisant. Et puis j'ai découvert à la cinémathèque Du côté d'Orouet de Jacques Rozier, et ça a tout déclenché. J'avais trouvé le ton du film, celui de quotidienneté et d'une très douce légèreté." Albert vu par Jean-Pierre Jean-Pierre Darroussin brosse le portrait de son personnage, Albert : "(...) c'est un doux, un tendre, un rêveur. Moi il me faisait penser à un vieux garçon. D'ailleurs je dois avoir moi aussi un côté vieux garçon (...) C'est quelqu'un qui est tout en attitudes, qui s'est réfugié derrière une codification d'éducation, et de comportements qui le protègent, qui forment une espèce d'armure. C'est un être qui n'a plus de naturel (...) Il ne fallait pas qu'on le prenne en pitié mais qu'on comprenne son malaise, sa fuite en avant, son côté un petit peu obscène aussi dans sa façon de se mettre à raconter des histoires qui n'intéressent personne (...) Parce qu'au fond il cherche à bien faire. Il est totalement sincère, il n'y a aucune malice chez lui. C'est même un "couillon" sincère. Les choses le dépassent un peu. Les évenements et les émotions le traversent et il ne comprend pas totalement de quoi ils sont faits." Tout baigne (ou pas) Judith Henry, qui jouait dans une pièce d'un auteur suédois (Kliniken de Lars Loren) lorsqu'elle a reçu le scénario des Grandes personnes, revient sur un imprévu de tournage : "La scène de la baignade symbolisait une libération pour le personnage de Jeanne qui regardait Christine, mon personnage, se mettre en maillot de bain et se jeter à l'eau... Mais ce jour-là il y avait un vent incroyable, pas du tout de soleil et l'eau était gelée. Impossible de se baigner. Il fallait faire cette scène autrement. Les dialogues ont alors été changés, et Anna m'a filmée me jetant dans ce qui devait être la mer et qui était en fait hors champ, les bras d'un technicien ! Hammershoi, une ombre dans le dos Anna Novion, dont la mère travaille dans la restauration d'oeuvres d'art à Beauboug, évoque l'influence d'un peintre : "Une des références picturales qui m'a beaucoup aidée, tant au niveau des cadres que des lumières, est Hammershoi, peintre danois du XIXe siècle, début XXe. Il travaille sur des tons pastels et ça a été le parti pris de la lumière de mon film. C'est très suédois. Hammershoi travaille aussi beaucoup sur la représentation des femmes de dos. J'ai toujours été fascinée par les photos et les peintures des gens de dos. Elles permettent au spectateur de laisser libre court à son imaginaire (...) La comédienne suédoise, Lia Boysen ne comprenait pourquoi pas je filmais en plan séquence les gens de dos. Un jour, elle est venue me voir, très touchée : "tu ne me filmes que de dos parce que tu me trouves mauvaise ?" J'ai dû lui expliquer que, pour moi, les gens peuvent raconter beaucoup plus de choses de dos que de face."... Ne pas confondre En 1961, Jean Valere avait déjà réalisé un film intitulé Les Grandes Personnes, avec entre autres Maurice Ronet, Jean Seberg et Micheline Presle.
Edith