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Septembre
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L'Armée du crime Réalisateur Robert Guédiguian Producteur Dominique Barneaud;Robert Guédiguian;Marc Bordure Production Agat Films & Cie, France;StudioCanal, France;France 3 Cinéma, France Scénariste Robert Guédiguian;Gilles Taurand;Serge Le Péron Directeur de la photographie Pierre Milon Compositeur Alexandre Desplat Monteur Bernard Sasia Assistante monteuse Valérie Meffre Chef décorateur Michel Vandestien Costumière Christel Birot Créatrice de costumes Juliette Chanaud Coiffeur Jimmy Springard Maquilleuse Maïté Alonso Assistant réalisateur Jean-Christophe Delpias Ingénieur du son Laurent Lafran,Gérard Lamps Régisseur général Bruno Ghariani Directeur de production Malek Hamzaoui Photographe de plateau Stéphanie Braunschweig Distribution StudioCanal, France Attachée de presse Marie-Christine Damiens Acteurs: Manouchian Simon Abkarian Mélinée Virginie Ledoyen Marcel Rayman Robinson Stévenin Thomas Elek Grégoire Leprince-Ringuet Monique Lola Naymark inspecteur Pujol Jean-Pierre Darroussin Mme Elek Ariane Ascaride Henri Krasucki Adrien Jolivet le Commissaire David Yann Tregouët Feri Boczov Ivan Franek Olga Bancic Olga Legrand Inspecteur Mathelin Gérard Meylan Monsieur Rayman Boris Bergman Monsieur Elek Patrick Bonnel un prisonnier Robert Guédiguian Narek Tavkorian Esteban Carvajal Alegria Henri Keltekian Pierre Niney un prisonnier Lucas Belvaux Patriciu George Babluani Celestino Alfonso Miguel Ferreira Petra Mirza Halilovic M. Dupont Horatiu Malaele Simon Rayman Léopold Szabatura Synopsis Dans Paris occupé par les allemands, l'ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d'un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu'ils aiment, celle des Droits de l'Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures... Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944. Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende. C'est cette belle et tragique histoire que raconte le film. Secrets de tournage Vu à Cannes L'armée du crime a été présenté en Sélection officielle, hors compétition, au Festival de Cannes. Le héros et la famille Au départ, Robert Guédiguian était un peu intimidé par cette histoire... "L'Arménien Manouchian, l'occupation allemande (ma mère est née en Allemagne), et le communisme, ces trois éléments réunis me touchaient sans doute de trop près. Depuis que je suis né, j'ai toujours entendu parler de Manouchian. Il fait partie du Panthéon des grands héros résistants communistes. Je me souviens en particulier d'avoir lu quand j'étais gamin la lettre qu'il a écrite avant de mourir. Que Manouchian y dise "Je meurs sans haine pour le peuple allemand" me réconfortait sur mes deux origines et sur l'humanité en général. Donc, parce que tout cela m'était trop proche, ce n'est pas de moi qu'est venue l'idée de faire ce film, mais de Serge Le Péron." Ensemble, c'est tout Robert Guédiguian revient sur les liens entre "l'Affiche rouge" et ses préoccupations d'aujourd'hui : "En fait, mon interrogation est liée au trouble dans lequel je suis par rapport à "l'hypothèse communiste", comme dit Alain Badiou. Le fait que cette hypothèse ne puisse se mettre en oeuvre dans un avenir relativement proche me gêne dans ma vie de tous les jours. Alors que j'avais un rapport très concret avec cette idée, celle-ci semble dans notre époque de plus en plus abstraite. Je crois néanmoins important de montrer aujourd'hui cet internationalisme. Ces juifs, Arméniens, Hongrois, Roumains, Polonais, Italiens et Espagnols qui se battent pour la même cause demeurent un exemple dans notre monde actuel d'inégalités criantes, de replis communautaires et religieux." Il ajoute : "Pour plaisanter, je dis que L'Armée du crime c'est du Cinéma national populaire, en écho au Théâtre national populaire de Jean Vilar. Parce que le film concentre de la culture, de la légende, de beaux personnages historiques... Et je n'ai pas de problème à dire que ma démarche est aussi pédagogique. J'assume cela totalement." La famille Guédiguian... élargie Le casting de L'Armée du crime mêle les habitués du cinéma de Robert Guédiguian, comme Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Yann Tregouët et les petits nouveaux que sont Virginie Ledoyen, Robinson Stévenin, Grégoire Leprince-Ringuet, Lola Naymark et Adrien Jolivet. Simon Abkarian avait déjà tenu un rôle dans Le Voyage en Arménie. Transmettre... en scène Robert Guédiguian évoque le fait de travailler avec des comédiens de la jeune génération, qu'il n'avait encore jamais dirigés : "Je crois que cela a été une très belle expérience autant pour eux que pour moi. Le fait de redonner vie à une histoire qu'on a cessé de raconter dans le mouvement ouvrier s'est superposé aux raisons mêmes de faire du cinéma, puisque que je ne saurai faire un film - je dis cela en toute modestie - qui ne procède d'une vision du monde, d'une morale à transmettre. Peut-être que ces jeunes comédiens ne sont pas si souvent confrontés à cela dans le cinéma d'aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, ils ont tous témoigné que ce rapport à l'histoire et au cinéma leur manquait. J'ai pu le constater quand ils se sont approprié leur rôle, et quand ils ont rencontré Henri Karayan, ce vieux résistant qui, lui, a connu tous ceux dont ils ont joué les personnages. Ainsi, ce qui m'a beaucoup plu, c'est tout simplement d'être en accord avec eux." Le scénario Robert Guédiguian a écrit le scénario en compagnie de Gilles Taurand, collaborateur entre autres d'André Téchiné et Raoul Ruiz (il avait déjà travaillé sur l'autre film "historique" de Guédiguian, Le Promeneur du champ de Mars) , et du réalisateur Serge Le Péron. Lui aussi s'était attaqué à un fait marquant de l'Histoire récente dans J'ai vu tuer Ben Barka. Le rôle de l'opposant marocain était d'ailleurs tenu par Simon Abkarian, qui interprète ici Manouchian. Les dépenses de "L'Armée" Ce film d'époque est le long métrage le plus coûteux réalisé à ce jour par Robert Guédiguian. Le cinéaste revient sur le travail de reconstitution : "Les bâtiments ou les lieux de Paris qui datent de cette époque sont devenus pittoresques. Ils ont été repeints, réhabilités, ils sont devenus chics. Ceux qui sont restés dans leur jus se trouvent d'ailleurs davantage dans les beaux quartiers que dans les quartiers populaires qui, pour la plupart, ont été détruits et plusieurs fois refaits.Les repérages ont duré 3 mois. C'est un travail de patience et de longue haleine pour arriver à mélanger du studio et des décors naturels, qui sont tous retouchés. Après le tournage, on a fait exactement 133 interventions numériques ponctuelles. Par exemple, pour enlever une parabole par-ci, ou mettre deux barreaux transversaux sur une fenêtre à double vitrage moderne par-là... Tout cela a un coût. Le budget de ce film est deux fois et demi plus important que les budgets dont je dispose habituellement." Le rouge est remis L'histoire du réseau Manouchian a déjà fait l'objet d'un long métrage de fiction en 1976. Il s'agit de L'Affiche rouge de Frank Cassenti avec Roger Ibanez, Pierre Clémenti et Laszlo Szabo. Le film avait décroché le Prix Jean-Vigo. Garrel égaré A l'origine, c'est Louis Garrel qui était pressenti pour jouer le rôle de Marcel Rayman.