-=
sommaire
=- -=
Juin
=-
Nannerl , la soeur de Mozart Date de sortie cinéma : 9 juin 2010 Long-métrage français . Genre : Drame Durée : 02h00min Année de production : 2010 Distributeur : JML Distribution Réalisatio René Féret Producteur René Féret;Fabienne Féret Production Les Films Alyne Scénariste René Féret Mixage Hervé Guyader Assistant réalisateur Julien Féret Chef décorateur Veronica Fruhbrodt Costumière Dominique Louis Maquilleuse Sylvie Aid Coiffeur Isabelle Bertaud-Patocska Monteur Fabienne Féret Compositeur Marie-Jeanne Serero Directeur de la photographie Benjamin Echazarreta Cadreur Benjamin Echazarreta Ingénieur du son Agnes Szabo;Emmanuelle Villard Attachée de presse Claire Viroulaud Distributeur France JML Distribution Acteurs: Nannerl Mozart Marie Féret Léopold Mozart Marc Barbé Anna-Maria Mozart Delphine Chuillot Wolfgang Mozart David Moreau Le Dauphin Clovis Fouin Louise de France Lisa Féret Victoire de France Adèle Leprêtre Sophie de France Valentine Duval La Mère Abbesse Dominique Marcas Madame Van Eyck Mona Heftre Isabelle d'Aubusson Salomé Stévenin Maître de musique Versailles Nicolas Giraud Hugues Le Tourneur Arthur Tos Marie-Josèphe de Saxe Océane Jubert Maître de musique abbaye Julien Féret Le professeur de musique René Féret Synopsis : Mozart avait une sœur aînée surnommée Nannerl. Enfant prodige, elle est présentée avec son frère à toutes les cours européennes. A l’issue d’un voyage familial de trois années, elle rencontre à Versailles le fils de Louis XV qui l’incite à écrire de la musique. Mais Nannerl est une fille et une fille n'a pas le droit de composer. Annecdotes: Lieu de tournage La soeur de Mozart a bénéficié de somptueux décors, certaines scènes ayant été tournées dans le Château de Versailles. Mozart et les autres C'est à travers la correspondance volumineuse des Mozart que le réalisateur René Féret a découvert les autres membres de la famille du compositeur et surtout les personnalités féminines qui l'entouraient. Il explique ainsi ce qui lui a donné envie de faire ce film: " Elle commence avec les lettres de Léopold, le père Mozart, à son ami de Salzbourg, celui qui l’a aidé financièrement à réaliser cette folie : traverser l'Europe en famille pendant trois ans. Par reconnaissance, Léopold lui raconte sa tournée par le menu. Présenter ses enfants prodiges devant toutes les cours européennes était une aventure extraordinaire. Quand je lisais ces lettres, j'imaginais leur périple, le froid glacial de l’hiver dans la Berline de voyage à deux chevaux, les auberges lugubres et tout à coup, Versailles, la cour, la présentation au Roi, les petits cadeaux des grands, les tabatières, les jolies robes et la crainte toujours de manquer d’argent ou d'être emporté par la maladie et bien sûr le travail acharné des incessantes répétitions. Puis le personnage de Nannerl est apparu. Tiens, Mozart avait une sœur. Plus âgée que lui de presque cinq années. Elle était prodige, elle aussi, merveilleuse chanteuse, claveciniste remarquable. Elle faisait partie du spectacle. Dès l’âge de trois ans, son père lui a appris la musique. Mais elle était une fille et Wolfgang est né. C’est sans doute grâce à elle, aînée jouant du clavecin sous les yeux ébahis de l'enfant, que les aptitudes du petit génie se sont magiquement développées. Wolfgang allait éclipser Nannerl. Trop vieille pour continuer à partager sa chambre avec son frère, elle est débarquée du voyage. Voilà Nannerl disqualifiée du fait de son sexe. Elle consacra sa vie à son père puis à la mémoire de son frère auquel elle survit pendant presque quarante ans. J’ai repensé à d’autres personnages féminins sacrifiés : Camille Claudel, Adèle H, et toutes celles oubliées à jamais. J'avais envie de faire un film." Une musique imaginaire Le réalisateur, bien que peu friand des musiques de films, a tenu à faire ici de la musique un personnage central: "En général, je n’aime pas beaucoup les musiques de films. Mais ici, la musique est un personnage vivant, essentiel. Il fallait inventer celle qu’aurait pu écrire Nannerl Mozart. Pas celle de Wolfgang. Une musique qui s’en distingue tout en appartenant à la famille Mozart et en s'inscrivant dans le Baroque. Gabriel Yared, que j’ai connu il y a trente ans à l’occasion du tournage de Sarah, film de Maurice Dugowson que je produisais, Mozartien passionné, a beaucoup aimé le projet, il m’a présenté Marie-Jeanne Serero. Il avait raison. Il fallait une femme. Elle a relevé le défi avec audace : écrire en musicienne d’aujourd’hui une musique d’hier, celle de la sœur de Mozart !" Une affaire de famille Le réalisateur dit avoir souvent intégré le processus créatif dans sa propre famille. Ici, son fils Julien Féret est premier assistant réalisateur, Fabienne Féret, sa femme, monte ses films mais produit et distribue également à ses côtés. D'autre part, René Féret a naturellement pensé à sa fille Marie Féret (15 ans) pour le rôle de Nannerl adolescente. Elle avait déjà fait ses preuves devant la caméra de son père en 2007 dans Il a suffi que maman s'en aille... auprès de Jean-François Stévenin. Sa seconde fille, Lisa Féret (13 ans), interprète Louise de France, l’une des filles de Louis XV, enfermée dans une abbaye, loin de la cour. Les influences du réalisateur Pour ce film, René Féret avait en tête Barry Lyndon de Stanley Kubrick mais aussi La Prise du pouvoir par Louis XIV de Roberto Rossellini: "J’aime la beauté, la lenteur de ces films, le côté didactique aussi, l’absence de jeu psychologique. J’aime l’incarnation tissée dans le non-jeu. Ce « non-jeu » serait ne pas tomber dans le cliché du jeu réflexe, faire qu’on entende le texte, qu’on se plaise à découvrir la vérité des personnages à partir de leurs comportements. Qu’on ne soit pas « niché » dans l’émotionnel. Tous les acteurs se sont prêtés à cette demande, et mes filles en particulier, établissant une distance entre ce qui est dit et ce qui est ressenti. D’où une certaine distance, une véritable lenteur, une façon pour le spectateur de recevoir la dramaturgie en restant lucide, avec humour, avec élégance. C’est l’histoire qui touche. Le grand destin tragique de la petite Mozart", commente-t-il. Le roman de Nannerl Le réalisateur s'est fortement intéressé à la jeune soeur de Mozart qu'il a voulu voir comme un génie semblable à son frère mais très tôt désavouée par son père, par la condition qu'exigeait son sexe: "Je me suis immergé dans le 18ème siècle, le vrai, celui des livres d'histoire, des biographies et des correspondances. Je me suis intéressé aux mœurs de la cour, Louis XV et ses maîtresses, le Dauphin, veuf à 17 ans, dévot invétéré, scandalisé par la vie dissolue de son père. Puis je me suis mis à rêver. Je voulais offrir à Nannerl l’occasion de voir naître en elle un désir de création musicale et j’ai imaginé son père l’en empêchant, comme il l’empêchait de jouer du violon, parce que ce n'était pas convenable pour une fille. Nannerl rencontre Louise de France dans une abbaye perdue dans la forêt, Louise lui confie une lettre pour Versailles, Nannerl doit se déguiser en homme pour approcher le Dauphin, qui lui commande une musique de sa composition. Le conte est né." Qui était le soeur de Mozart? Maria Anna Mozart est née en 1751 à Salzbourg. La jeune fille présente très tôt des dispositions pour le clavecin et le piano mais elle sera vite reléguée au second rang devant le génie de son jeune frère Wolfgang Amadeus. Malgré tout, Maria Anna Mozart accompagnera ce dernier lors de plusieurs de ses représentations. Jamais elle n'obtiendra la reconnaissance du public. Celle que l'on a surnommé Nannerl finira mariée à un homme qu'elle n'aimera jamais, pour vivre une existence qu'elle n'aura pas elle-même choisie.
Edith