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Chez Gino Date de sortie cinéma : 30 mars 2011 Long-métrage français , espagnol . Genre : Comédie Durée : 01h40min Année de production : 2008 Distributeur : Mars Distribution Réalisation Samuel Benchetrit Producteur exécutif Christine de Jekel Producteur Olivier Delbosc Régisseur Laurent Czaja Producteur Marc Missonnier Coproduction Wild Bunch Production Fidélité Films Coproduction Mars Films,Studio 37,France 2 Cinéma,Scope Pictures Scénariste Samuel Benchetrit Dialoguiste Samuel Benchetrit Scripte Héloïse Moreau Scénariste Gabor Rassov Directeur de la photographie Guillaume Schiffman Monteuse Sophie Reine Ingénieur du son Miguel Rejas Monteur son David Vranken Photographe de plateau Valérie Perrin Compositeur Michel Korb Directeur de production Cyrille Bragnier Mixage Dominique Gaboriau Chef costumier Emmanuelle Youchnovski Chef décorateur Pierre-François Limbosch 1er assistant réalisateur Eric Pujol Directeur du casting Dominique Vinant Monteur son Olivier Touche Distributeur France Mars Distribution Acteurs, Gino Roma José Garcia Simone Roma Anna Mouglalis Daniel T. Stern Samuel Benchetrit Pedro Gonzales Sergi López Oncle Giovanni Ben Gazzara Maria Roma Adèle Exarchopoulos Marco Roma Martin Jobert Paulo, le décorateur Serge Larivière Richard, le chef opérateur Robert Assolen Jacques, l'ingénieur du son Fabrice Adde Akim Mahipal Singh Simba Prosper Leprégassin Gino enfant Jules Benchetrit Oncle Giovanni (flash-back) Jalil Lespert Synopsis : Gino, installé depuis trente ans à Bruxelles, tient une pizzéria achetée avec les économies de son épouse Simone. Sa vie est bouleversée par la nouvelle de la mort prochaine de son oncle d’Italie, un parrain de la mafia rendu milliardaire par ses activités illicites. Une grosse part d’héritage est promise à Gino. Seul hic, il lui faut pour la toucher, prouver à son oncle, qu’il est bien devenu, comme il le lui a raconté, un redoutable parrain régnant sur toutes les pizzérias parisiennes. Gino commande alors à un réalisateur, un documentaire sur lui et sa famille censé les présenter comme des truands de grande envergure. Seulement le tournage ne se passe pas tout à fait comme prévu, sa famille se rebelle, l’équipe se montre récalcitrante aux ordres de Gino qui a tendance à se prendre pour son personnage et quand un vrai mafieux, persuadé qu’il a affaire à un nouveau concurrent s’en mêle, c’est la panique. Anecdotes, Un projet porté de longue date Le projet du film remonte à loin puisque Samuel Benchetrit a écrit la première version du film juste après la sortie de son premier long-métrage, Janis et John, en 2003. Le film a ensuite été mis de côté et le cinéaste a travaillé sur J'ai toujours rêvé d'être un gangster. C'est juste avant le tournage de ce film qu'il a contacté José Garcia pour jouer Gino et qu'il a pu sérieusement lancer le projet. "J’avais (...) prévenu mes producteurs que s’il refusait, je laissais définitivement tomber le projet. Mais José a dit oui tout de suite et on a alors réécrit le scénario avec lui en tête. Puis, on a mis près de deux ans pour le monter financièrement. (...) il n’a jamais laissé tomber le projet pendant les deux ans (...). C’est un geste que je n’oublierai pas…" Un petit hommage ne fait jamais de mal Chez Gino se veut un hommage au cinéma italien et dans cet esprit, le couple formé par José Garcia et Anna Mouglalis évoque pour Samuel Benchetrit Alberto Sordi et Anna Magnani. Le réalisateur nous parle du cinéma italien: "J’ai l’impression qu’avec Chez Gino (...) je termine une trilogie sur le cinéma, entamée avec Janis et John et J'ai toujours rêvé d'être un gangster. Chez Gino rend en effet hommage au cinéma italien ou plutôt aux cinémas italiens car, au fil de l’intrigue, on va traverser des univers à la Comencini (L' Argent de la vieille…), Risi, Fellini, Scola ou même à la Tornatore de Cinema Paradiso, si j’en crois les retours des premiers spectateurs. J’ai essayé, à ma manière, en autodidacte, de fabriquer un autre langage à partir de ces différents langages cinématographiques. Je n’ai aucun problème à dire que des films m’ont inspiré." Le fantôme d'un cinéma de l'âge d'or Il y a dans le film une légende du cinéma, Ben Gazzara, acteur chez Cassavetes, Preminger, Monicelli, Lars von Trier: "Son nom m’est venu en tête par un cheminement très étrange. Je venais de revoir Conte de la folie ordinaire de Marco Ferreri dans lequel il joue. Et je trouvais que sa présence incroyable pouvait se marier parfaitement à l’écran avec un côté plus vieux et fatigué qu’il devait avoir 30 ans" Grâce à un directeur de casting, Samuel Benchetrit parvient à obtenir les coordonnées du vétéran puis a l'audace de lui envoyer son film J'ai toujours rêvé d'être un gangster. L'acteur apprécie le film et accepte alors la proposition de jouer dans Chez Gino. On trouve toujours un plus grand que soi Les comédiens eux aussi ont été forcément impressionnés de donner la réplique à un si prestigieux ainé. Ainsi, d'après José Garcia: "malgré toute son expérience, il arrivait avec le même doute que les autres. Imaginez l’émotion qu’on ressent quand on voit cette légende vivante venir vers vous et vous demander de l’aider, d’être avec lui. Il avait besoin de se sentir avec les autres sur le plateau. Son insécurité et la fraîcheur de son regard m’ont touché. Mais une fois qu’il a commencé à jouer, ce fut un moment de grâce ! Ce n’était pourtant pas facile : il faisait très chaud, il a 80 ans… Mais le texte est sorti d’une traite, à la perfection. Et puis, il y a ce plaisir incroyable que tu ressens pendant la scène, au moment où il se retourne vers toi et te regarde : tu vois défiler sous tes eux tous les films de Cassavetes…" Un réalisateur sous influence Samuel Benchetrit est un véritable cinéphile. Comme J'ai toujours rêvé d'être un gangster qui renvoyait à la fois à Scorsese (le titre du film est la première réplique des Affranchis) à Jarmusch (la rencontre Alain Bashung-Arno, en noir et blanc autour d'une table de café est une transposition française de celle Tom Waits-Iggy Pop de Coffee and cigarettes), Chez Gino évoque toute sorte de cinéma. Outre le cinéma italien mentionné à l'instant, la présence de Ben Gazzara en vétéran du cinéma rappelle forcément son grand ami John Cassavetes pour lequel il a joué plusieurs fois (Husbands, Meurtre d'un bookmaker chinois, Opening Night) et donc une certaine époque du cinéma new-yorkais. Mais il faut aussi aller voir du côté d'un cinéma plus récent et pas forcément évident. Ainsi, le film fait un clin d'œil inattendu au film Festen du danois Thomas Vinterberg, mais lorgne aussi du côté des comédies contemporaines de Judd Apatow, de Sacha Baron Cohen, ou encore des vrai-faux documentaires un peu burlesques comme Clerks de Kevin Smith. Marcello! Samuel Benchetrit n'est pas le seul à avoir des référents dans le cinéma italien, José Garcia aussi, et pas la moindre: "J’aurais tellement rêvé de tourner avec Marcello Mastroianni ou au moins de le voir travailler sur un plateau. Je l’ai croisé une ou deux fois à Canal+. Et il représente, pour moi, l’acteur dans toute sa splendeur : fluide, facile, élégant, simple, de bonne humeur et d’une classe inouïe. Celui qui n’avait aucun jugement de valeur sur les situations qu’il avait à jouer et qui les jouait à fond les manettes." Mélange de tons Derrière des apparences comiques, le film traite, en fond, d'un sujet grave que nous présente Samuel Benchetrit: "Le véritable sujet du film c’est le deuil : l’histoire d’un garçon qui a perdu très jeune sa famille avant de devenir lui-même un chef de famille où règne un bordel monstrueux." Un couple de cinéma Anna Mouglalis qui incarne dans le film le personnage de Simone, la femme de Gino, est à la ville la compagne du réalisateur du film Samuel Benchetrit. Ensemble, ils ont eu ensemble une petite fille du nom de Saül que l'on peut voir dans les bras de sa mère sur l'affiche de J'ai toujours rêvé d'être un gangster. Le réalisateur nous parle de la façon de travailler de sa compagne: "Anna est une actrice intelligente qui a tout de suite compris ce que je souhaitais pour l’interprétation de son personnage. Mais c’est aussi une vraie bosseuse et surtout une grande actrice. Comme elle tourne peu, on a tendance à oublier qu’elle a derrière elle trois ans de Conservatoire, des dizaines de pièces de théâtre et une vingtaine de films… Dans Chez Gino, ça saute aux yeux ! Je trouve que sa beauté donne du relief au couple qu’elle forme avec José Garcia." Une relation réciproque Anna Mouglalis nous parle elle aussi de la direction de son mari: "Comme il joue dans Chez Gino, Samuel était vraiment de tous les côtés. Ce qui modifie forcément le travail par rapport à J'ai toujours rêvé d'être un gangster et ce d’autant plus qu’on était ici extrêmement nombreux à apparaître dans chaque scène. C’était donc un travail plus dense avec un rythme insensé mais qu’il a dirigé dans un état excité et rieur. Il m’a encore plus impressionnée que lors de notre première collaboration." Benchetrit-Lopez, deuxième! Après l'avoir fait tourner dans Janis et John, Benchetrit réinvite Sergi López à jouer dans Chez Gino: "C’est un énorme bosseur capable d’une puissance de jeu phénoménale, le tout avec un humour incroyable. J’attendais énormément de sa rencontre avec José car ils se ressemblent comme des frères. Et le résultat a dépassé mes attentes ! Sergi en fait très peu, il est beaucoup dans l’observation donc la sincérité des scènes. J’avais des stradivarius à ma disposition." Une suprenante disponibilité Le comédien Jalil Lespert (jeune héros du film Ressources humaines ou de la série Pigalle, la nuit plus récemment et passé à la réalisation depuis avec 24 mesures) joue dans le film le rôle du parrain jeune (donc une version rajeunie de Ben Gazzara). Il n'était pas prévu à l'origine et a du se préparer à la dernière minute, comme le raconte Samuel Benchetrit: "Je l’ai appelé trois jours avant le tournage de ces scènes, juste après que Ben Gazzara m’ait dit oui. Et son nom m’est apparu comme une évidence. Jalil était alors en plein tournage mais m’a assuré qu’il allait se débrouiller pour se libérer. Il ne parlait pas un mot d’italien avant ce tournage. Alors, dès qu’il est arrivé, il s’est enfermé dans sa chambre d’hôtel et a bossé comme un fou. Le lendemain, son italien était parfait. Je n’ai eu qu’une journée pour tourner ses scènes mais ça m’a suffi à comprendre quel acteur sensationnel est Jalil." Réalisateur acteur Samuel Benchetrit joue dans le film le rôle du réalisateur du documentaire sur Gino. Mais il n'avait pas initialement prévu de le faire, un véritable comédien devait jouer le rôle, mais est finalement parti tourner un autre film. Renversement des rôles Anna Mouglalis va elle aussi réaliser un film, une "histoire de vampires". Et convaincue par la prestation de son compagnon Samuel Benchetrit dans Chez Gino, elle a pensé à lui confier un rôle! Elle nous parle d'ailleurs de son talent de comédien: "Il est excellent. (...) Quand on répétait avec José avant le tournage, Samuel jouait tous les autres personnages. Et comme c’est son écriture, son esprit et sa dynamique, il le faisait à la perfection. C’est jubilatoire de le voir travailler avec cette implication enthousiaste à tous les niveaux. Il n’y a aucune limite aux envies de Samuel." Un rôle pour le petit fils de Jean-Louis Trintignant C'est Jules Benchetrit, le fils de onze ans que Samuel Benchetrit a eu avec Marie Trintignant qui joue le rôle de Gino enfant dans le film. Après avoir mis sa fille Saül dans les bras de sa mère sur l'affiche de J'ai toujours rêvé d'être un gangster, le réalisateur aime a faire du cinéma une affaire de famille. Une petite touche d'humour belge Après l'avoir fait jouer dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster en 2008, Samuel Benchetrit retrouve dans Chez Gino l'acteur belge Serge Larivière qui joue Paulo, le décorateur (il était Paul dans le précédent film). L'acteur, ici dans un registre plutôt comique est aussi à l'aise dans les films plus grave puisqu'on a pu le voir dans Le Silence de Lorna des frères Dardenne ou dans Séraphine de Martin Provost.
Edith