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L'Ecume des Jours Date de sortie 24 avril 2013 (2h 5min) Réalisé par Michel Gondry Genre Comédie dramatique , Fantastique Nationalité Français Synopsis L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite. Acteurs Colin Romain Duris Chloé Audrey Tautou Chick Gad Elmaleh Nicolas Omar Sy Alise Aïssa Maïga Isis Charlotte Le Bon La souris Sacha Bourdo Jean-Sol Partre Philippe Torreton Le religieux Vincent Rottiers Le directeur de société Laurent Lafitte La marchande de remède Natacha Régnier Le vieil homme de l'usine d'armement Zinedine Soualem Jules Gouffé Alain Chabat Producteur Luc Bossi Producteur exécutif ² Xavier Castano Producteur Julien Seul D'après l'oeuvre de Boris Vian Scénariste Michel Gondry , Luc Bossi Chef décorateur Stéphane Rozenbaum 1er assistant réalisateur Olivier Coutard Régisseur général Olivier Martin Compositeur Etienne Charry Directeur de la photographie Christophe Beaucarne Chef costumier Florence Fontaine Directeur de production Gilles Castera Directrice de post-production Doris Yoba Chef monteur Marie-Charlotte Moreau Attachée de presse Myriam Bruguière , Olivier Guigues , Thomas Percy , Wendy Chemla Agence de presse BCG Presse Production StudioCanal Distributeur France (Sortie en salle) StudioCanal Production Brio Films,France 2 Cinéma ,Hérodiade ,Scope Pictures Anecdotes, Premier contact avec le roman Le réalisateur Michel Gondry raconte avoir découvert pour la première fois le roman de Boris Vian alors qu'il était adolescent, sur les conseils de son frère aîné : "Difficile de savoir ce qu’il reste de ma première lecture, de faire la part du souvenir réel et du souvenir reconstitué. Une image : la boucherie à la patinoire… Le sentiment que le livre appartient à une tradition du roman d’amour où l’on perd l’être aimé. Et puis cette idée, une idée de cinéma que j’ai eue bien avant d’être réalisateur : la couleur qui laisse peu à peu la place au noir et blanc." Adaptation C'est le producteur du film, Luc Bossi, qui a émis l'idée d'une adaptation du roman de Vian et proposé à Michel Gondry un premier scénario. Ce dernier déclare : "On a retravaillé ensemble, mais on a gardé cette idée qu’il avait lui : ce grand atelier où le livre est fabriqué, au début de l’histoire. Cela montre pour moi que le livre est incontournable. Il est en acier, il est indestructible. Et cet endroit dit aussi que tout est écrit d’avance. Parce que, quand on lit "L’Écume des jours", on sent que l’histoire est sur des rails, il y a un fort sentiment d’inéluctable", explique le metteur en scène, Bossi poursuivant : "Beaucoup de gens pensaient le livre inadaptable, il y a un jeu de mots à chaque phrase ! Mais de nombreux chapitres du roman étaient aussi naturellement cinématographiques, parce que Boris Vian était imprégné de "pop culture", marqué par le cinéma, la science-fiction, le jazz." Univers visuel Dans le roman, l'univers décrit est très riche et très original. Pour lui coller, le réalisateur a choisi de rester au plus près des images qui se sont manifestées à lui lors de la première lecture du roman. L'équipe, plutôt que d'imaginer un univers pré-défini, a préféré se concentrer sur les détails. Michel Gondry est connu pour être un ultra-créatif et a mis à profit ses talents d'inventeur tout au long du tournage. La maladie de Chloé La maladie de Chloé n'est jamais nommée par Boris Vian dans le roman, ni dans le film : "Je ne sais pas exactement ce que Boris Vian avait en tête, mais cela évoque fortement un cancer. Chloé a un nénuphar dans le poumon droit qui grossit et qui atteint son poumon gauche. Pour moi, c’est très proche d’une tumeur qui prolifère", commente Romain Duris. A propos de Colin Romain Duris parle de son personnage, de la manière dont il le perçoit et du parcours initiatique qu'il effectue au fil de l'histoire : "Pour l’essentiel, c’est un inventeur qui est en recherche perpétuelle. Au début du film, il se dit que ce n’est pas normal d’être seul. Il rencontre alors Chloé, dont il est aussitôt fou amoureux ! Il se donne totalement à elle. Mais c’est aussi un homme détaché des contingences matérielles qui a une certaine innocence, et lorsque Chloé tombe malade, il est heurté de plein fouet par quelque chose de noir qui crée un obstacle sur son parcours. Il est soudain en proie à une profonde tristesse (...). L’Écume des jours parle autant de ce qu’on perd que de ce qu’on gagne. Il faut voir que Colin est, au départ, un être solaire qui a la tête dans les étoiles et qui va être confronté brutalement à la dureté de la vie. Il y perd sans doute de son insouciance, mais il va gagner en capacité à comprendre le monde." Chloé et Juliette Audrey Tautou assimile, par bien des points, le personnage de Chloé à celui de Juliette dans la pièce de Shakespeare, Roméo & Juliette : "Elle m’évoque d’abord quelque chose de poétique et de solaire. Elle incarne la bienveillance, la pureté et la délicatesse. (...) De même, dans la relation amoureuse qui lie Chloé à Colin, il n’y a pas de noirceur. Tout comme dans la pièce de Shakespeare, il y a beaucoup de pureté et de romantisme dans leur histoire et, bien entendu, une même impossibilité. Pour moi, c’est la rencontre entre deux âmes sœurs", confie la comédienne, en ajoutant : "Au départ, j’ai eu peur que Romain et moi soyons trop vieux pour Colin et Chloé, mais l’idée de Michel de confier les rôles à des comédiens un peu plus âgés que dans le livre permettait de gommer cette candeur et de donner au récit une réflexion plus mûre." L'influence des années 1970 Bien que l'action du film ne soit pas temporellement déterminée, les références aux années 1970 sont nombreuses : en effet, Michel Gondry, comme le chef décorateur Stéphane Rozenbaum, ont grandi dans cette très cinématographique décennie : "J’essaie d’éviter la nostalgie, mais c’est une époque où je peux encore comprendre ce qui se passe d’un point de vue technologique… L’atelier où le livre s’écrit - de façon assez ridicule, d’ailleurs, puisque chacun des ouvriers est assigné à une seule et même phrase -, je ne voulais pas le montrer de façon trop négative. Quand Colin en est viré, ses collègues le soutiennent. Dans les années 70, mon père fabriquait des haut-parleurs dans un atelier (...) et j’en garde un souvenir plutôt coloré et joyeux", commente le cinéaste. Réflexion sur le travail L’Écume des jours n'est pas seulement un film sur l'amour, la mort et la maladie : "Le film a un vrai recul sur la société et comporte beaucoup d’images et de paraboles sur le monde du travail (...) il propose une réflexion sur ce qu’on doit faire pour gagner sa vie", explique Gad Elmaleh, qui joue Chick, l'ami de Colin qui souffre d'une addiction au philosophe Jean-Sol Partre (transfert de Jean-Paul Sartre pour la fiction). La place des objets "L’idée que les choses sont presque plus vivantes que les gens correspond bien à ma personnalité. J’ai eu souvent tendance, quand j’étais enfant, à prendre les objets pour des personnes, voire à croire qu’ils sont montés contre moi !", déclare Michel Gondry, insistant ainsi sur son rapport particulier aux objets, le plaisir qu'il éprouve à les détourner. Cette approche a été déterminante pour l'élaboration des décors de L'Écume des jours. Par ailleurs, certaines représentations du film sont extrêmement fidèles à leur description dans le livre ; pour d'autres, le metteur en scène a pris davantage de liberté. Place aux acteurs Dans les films de Michel Gondry, l'ampleur du caractère visuel est considérable. Romain Duris explique que l'enjeu pour les acteurs a été de trouver une place au sein de cet univers : "Il ne faut pas essayer d’aller au-delà de l’effet car, sinon, on risque de surjouer. À l’inverse, il ne faut pas non plus se mettre totalement en retrait en laissant toute la place à l’effet."