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Quai d'Orsay Date de sortie 6 novembre 2013 (1h53min) Réalisé par Bertrand Tavernier Genre Comédie Nationalité Français Synopsis Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Vorms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les russes corrompus et les chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates. Bertrand Tavernier Acteurs Alexandre Taillard de Worms Thierry Lhermitte Arthur Vlaminck Raphaël Personnaz Claude Maupas Niels Arestrup Stéphane Cahut Bruno Raffaelli Valérie Dumontheil Julie Gayet Marina Anaïs Demoustier Sylvain Marquet Thomas Chabrol Guillaume Van Effentem Thierry Frémont Odile Alix Poisson Martine Marie Bunel Jean-Paul François Didier Bezace Bertrand Castela Jean-Marc Roulot Nathalie Sonia Rolland Molly Hutchinson Jane Birkin Antoine Taillard de Worms François Perrot Voix du journaliste TV Bertrand Tavernier Coproducteur Valérie Boyer Producteur délégué Frédéric Bourboulon Producteur associé Florian Genetet-Morel Producteur délégué Jérôme Seydoux Coproducteur Romain Le Grand D'après l'oeuvre de Abel Lanzac Scénariste Bertrand Tavernier ,Christophe Blain D'après l'oeuvre de Christophe Blain Scénariste Antonin Baudry Directeur de production François Hamel Compositeur Philippe Sarde Compositeur (chansons du film) Bertrand Burgalat 1er assistant réalisateur Laure Prevost Scripte Françoise Thouvenot Directeur du casting Bertrand Tavernier Directeur de la photographie Jérôme Alméras Photographe de plateau Etienne George Chef décorateur Emile Ghigo Ingénieur du son Jean-Marie Blondel Superviseur des costumes Caroline de Vivaise Chef costumier Patricia Saalburg Chef maquilleur Agnès Tassel Chef coiffeur Eric Monteil Régisseur général Sylvain Bouladoux Chef monteur Guy Lecorne Mixage Olivier Dô Hùu Réalisateur du making of Emmanuel Breton Directrice du casting Laure Prevost Attaché de presse Cédric Landemaine , Mounia Wissinger Coproduction France 2 Cinéma Agence de presse Moonfleet Production Little Bear Distributeur France (Sortie en salle) Pathé Distribution Coproduction CN2 Productions Production Pathé Coproduction ALVY DEVELOPPEMENT Anecdotes, Un présent pour le futur A l'origine, Quai d’Orsay est une bande dessinée créée par Christophe Blain et Abel Lanzac (Antonin Baudry) qui retrace l’expérience de ce dernier au ministère des Affaires étrangères. Le réalisateur Bertrand Tavernier ne connaissait pas cette œuvre jusqu’à ce qu’un ami, qui fait d’ailleurs une brève apparition dans le film, lui fasse découvrir la BD en lui offrant : "Je l’ai lu dans la nuit, d’une traite. Dès le lendemain, j’ai demandé à mon producteur et associé, Frédéric Bourboulon, d’en acheter les droits d’adaptation." Tri-omphe Après sa sortie, la bande dessinée a reçu en tout 3 demandes d’adaptation. Deux pour un film, dont celle de Bertrand Tavernier, et une pour une série. A la base, Antonin Baudry était contre une adaptation, craignant qu’elle ne gâche l’univers BD. Mais après sa première rencontre avec le cinéaste, il a tout de suite accepté. Écrivons sous la pluie Pour scénariser le film, les deux auteurs et le metteur en scène se sont retrouvés chez le scénariste Antonin Baudry à New York : "J’aime l’idée d’être coupé de tous les problèmes quotidiens liés à mon boulot en France, à la SACD, à Little Bear, à la réparation de la machine à laver… Dès L’Horloger de Saint-Paul, j’ai toujours cherché à pratiquer l’écriture délocalisée, dans la mesure du possible", confie le réalisateur. Seulement, cette première expérience créatrice s’est déroulée juste après le passage d’un ouragan qui avait ravagé la ville : "Un de nos rares déjeuners a eu lieu dans un restaurant italien très chic, à l’intérieur duquel il pleuvait. On a changé trois fois de tables, puis de places à la même table pour éviter les gouttes. Car l’arrosé se concentrait moins bien que les autres !" Bertrand Tavernier vs George Lucas Le personnage d'Arthur, fan de Star Wars dans la BD, est censé être envahi par des rêves de science-fiction. Or, ces scènes qui permettent de représenter l’imaginaire du personnage sont extrêmement difficiles à reproduire à l’écran : "Comment représenter la vie intérieure d’un personnage ? Dans la BD, on l’a fait beaucoup par métaphores visuelles, en référence à des univers cinématographiques codifiés. Métaphores impossibles à copier-coller dans le film", précise Antonin Baudry. Bertrand Tavernier a donc eu l’idée de développer davantage le personnage de Marina, la compagne d’Arthur, pour illustrer la vie de ce dernier en dehors du travail. Battle of the Bands Quand on entreprend l’adaptation d’une œuvre, il arrive fréquemment que le réalisateur et l’auteur entrent en conflit. Ici, l'un des rares sujets de discorde était de déterminer quel serait le groupe préféré du personnage Arthur Vlaminck : "Antonin militait pour Metallica, moi pour Led Zeppelin !", déclare Bertrand Tavernier. From Dusk Till Dawn Durant la scénarisation du film, l'auteur / scénariste Christophe Blain sortait d’une période de travail intense et n’avait quasiment pas dormi pendant 6 mois. En arrivant à New York, il pensait pouvoir se reposer sur le talent du metteur en scène : "Or, sa première déclaration a été : "J’ai fait le déplacement pour travailler avec vous. Profitons-en au maximum. S’il le faut, on écrira jusqu’au milieu de la nuit !" À cet instant précis, j’ai failli m’évanouir !", se rappelle-t-il. Le changement c’est Bertrand Bertrand Tavernier aime changer radicalement de genre d'un film à l'autre. Il passe ainsi du drame historique La Princesse de Montpensier à Quai D’Orsay, qu’il considère comme sa première comédie : "Avec Quai d’Orsay, on est dans une réalité moderne, contemporaine, celle d’un cabinet ministériel (…), c’est aussi une sphère dont j’ignorais tout, c’est-à-dire le travail quotidien de la diplomatie. Or, ce qui déclenche toujours mon désir de cinéma, c’est l’exploration de mondes, d’époques, de milieux qui me sont inconnus". Pour accentuer l’exploration d’un nouvel univers et retrouver le challenge de ses débuts, le réalisateur modifie régulièrement les membres de son équipe. La voix diplomatique Niels Arestrup interprète ici Claude Maupas, librement inspiré de l’ancien directeur du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Pierre Vimont. Or, la manière de s’exprimer du diplomate est très différente de celle l’acteur. Bertrand Tavernier a donc demandé à Antonin Baudry d’imiter le personnage devant le comédien : "Niels m’a foudroyé d’un regard dur, très noir, effrayé à l’idée de devoir jouer avec cette voix et ce phrasé. Moi, je ne savais plus où me mettre mais je continuais bêtement mon imitation, en ayant l’impression que j’allais me faire stranguler d’une seconde à l’autre !" Jeux de mains, jeux de Villepin Le personnage d’Alexandre Taillard de Worms, incarné par Thierry Lhermitte, s’inspire bien évidemment de Dominique de Villepin. Le défi pour le comédien était de ne pas tomber dans la caricature, comme le précise le metteur en scène : "Dès les premières lectures, il m’a proposé une idée originale, qui lui permettait de s’approprier le personnage : doubler chaque propos par un geste extravagant, censé l’illustrer. (…) C’est d’autant plus jubilatoire que, ces dernières années, Thierry a tenu beaucoup de rôles sérieux, au cinéma comme au théâtre. Là, j’avais l’impression de réactiver le Lhermitte délirant des années Splendid, la maturité en plus." Paradoxe temporel Durant son expérience au ministère des Affaires étrangères, Antonin Baudry fut relogé au bureau de la secrétaire de Pierre Vimont (Claude Maupas) et était souvent bousculé par des visiteurs. On retrouve cette scène dans le film Quai d'Orsay, mais cette fois, Baudry incarne un de ces passants pénibles : "Sur le moment, je me suis demandé : 'Qu’es-tu en train de faire ? Tu malmènes un mec qui est toi il y a dix ans !'" Une BD sur B.T. ? Une des premières expériences de Bertrand Tavernier dans le cinéma remonte à Léon Morin, prêtre en 1961 : "J’ai été marqué à vie par mon assistanat chez Melville, par le climat de dureté, de terreur, d’humiliation qu’il imposait au plateau… J’avais vingt ans et je me suis dit : 'Si un jour je deviens metteur en scène, il faudra que je crée une autre idée du travail en commun'". Ainsi, le réalisateur met un point d’honneur à ce que règne une bonne ambiance sur son plateau : "Quand Bertrand tourne, il déconne tout le temps, il fait des blagues, il chante…", confie Christophe Blain. Rappeneau Président ! Dans "Quai d'Orsay", on aperçoit le portrait du Président de la République dans le bureau du directeur de cabinet incarné par Niels Arestrup. Malicieux, Tavernier lui a donné les traits du réalisateur Jean-Paul Rappeneau.