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L'ombre de STALINE 22 juin 2020 / 1h 59min / Biopic, Drame De Agnieszka Holland Nationalités polonais, britannique, ukrainien Synopsis Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d'interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s'intéresser à l'Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable... Acteurs Gareth Jones James Norton Ada Brooks Vanessa Kirby Walter Duranty Peter Sarsgaard George Orwell Joseph Mawle Lloyd George Kenneth Cranham Matthew Celyn Jones Maxim Litvinov Krzysztof Pieczynski Miss Stevenson Fenella Woolgar Sir Ernest Bennet Martin Bishop J.E. B Seely John Edmondson Yulia Michalina Olszanska L. C. Thornton Martin Hugh Henley Eugene Lyons Edward Wolstenholme Paul Kleb Marcin Czarnik Bonnie Patrycja Volny Major Jones Julian Lewis Jones Rhea Clyman Beata Pozniak Cerridwen Cara Chase Welsh Town Person Sabrina John Leonid Oleh Drach Jacob Christopher Terry Scénariste Andrea Chalupa Compositeur Antoni Lazarkiewicz Productrice Andrea Chalupa,Stanislaw Dziedzic,Klaudia Smieja Coproducteur Egor Olesov,Angus Lamont Producteur délégué Leah Temerty-Lord,Jeff Field Directeur de la photographie Tomasz Naumiuk Chef monteur Michal Czarnecki Directeur artistique Fiona Gavin Chef décorateur Grzegorz Piatkowski Directeur du casting Colin Jones 1er assistant réalisateur Jan Mensík Chef costumier Galina Otenko,'Ola' Aleksandra Staszko Ingénieur du son Benjamin Darier Chef éclairagiste Tomasz Naumiuk Attaché de presse Stanislas Baudry Production Film Produkcja Exportation/Distribution internationale West End Films Distributeur France (Sortie en salle) Condor Distribution Anecdotes, Agnieszka Holland et la guerre La réalisatrice polonaise Agnieszka Holland a déjà fait plusieurs films sur des chapitres sombres de l'histoire contemporaine en Europe comme Sous la ville. Elle a aussi mis en scène des épisodes de la série House of Cards. "On ne m'avait jamais demandé de faire un film sur l'Holodomor. Cela faisait un moment que j'y songeais et que je disais qu'il y a encore beaucoup de crimes commis par le régime communiste dont on ne parle pas. Le monde n'est pas au courant de ces crimes, alors que l'Holocauste est un fait connu dans l'Histoire de l'humanité. Même les Russes et les habitants des républiques anciennement soviétiques ne parlent pas des crimes commis au nom du communisme, alors que Staline a tué plus de 20 millions de ses propres citoyens ! Lors d'un sondage réalisé l'année dernière me semble-t-il, les gens ont élu Staline plus grand leader russe de l'Histoire. Pour bien comprendre à quel point c'est monstrueux, et l'influence que cela doit avoir sur la politique en Russie, il faut imaginer ce qui se passerait si les Allemands choisissaient aujourd'hui Hitler !" C'est quoi l'Holodomor ? Holodomor est un nouveau terme forgé en Ukraine pour définir l’extermination par la faim et son caractère intentionnel. En l’espace de deux ans, de l’été 1931 à l’été 1933, près de 7 millions de Soviétiques, dans leur immense majorité des paysans, moururent de faim au cours de la dernière grande famine européenne survenue en temps de paix : 4 millions en Ukraine, 1.5 millions au Kazakhstan et autant en Russie. A la différence des autres famines, celles de 1931-1933 ne furent précédées d’aucun cataclysme météorologique. Elles furent la conséquence directe d’une politique d’extrême violence : la collectivisation forcée des campagnes par le régime stalinien dans le double but d’extraire de la paysannerie un lourd tribu indispensable à l’industrialisation accélérée du pays, et d’imposer un contrôle politique sur les campagnes, restées jusqu’alors en dehors du « système de valeurs » du régime. Un journaliste intègre Le protagoniste de L'ombre de Staline, le jeune journaliste gallois Gareth Jones, se rend célèbre par la publication de son article retraçant son voyage en avion avec le nouveau chancelier allemand - Adolf Hitler. Jones profite de sa situation politique au sein du gouvernement britannique en tant que Conseiller aux Affaires Étrangères auprès de David Lloyd George pour obtenir un accès privilégié à l’Union Soviétique. Il suit effectivement de près le contexte politico-économique en Russie, en quête de son prochain grand sujet. À Moscou, Jones apprend que le gouvernement a provoqué la famine en Ukraine, information tenue secrète par les Soviétiques. Il parvient à se rendre sur place et prend des notes sur les atrocités dont il est alors témoin. Il affronte également la crainte et l’hypocrisie vécues non seulement par les citoyens soviétiques mais aussi par les correspondants et les politiciens occidentaux qui ont trahi pour la gloire et le profit. Un homme chevaleresque Gareth Jones est équitable, honnête, noble dans sa conduite. C'est le genre de héros qu'on voit rarement dans les films ces derniers temps, car les scénaristes préfèrent souvent des personnages retors et sombres. "Le rendre un peu moins chevaleresque uniquement pour "vendre" ce personnage n'aurait pas été juste par rapport au vrai Jones. Cependant, j'ai travaillé en effet avec James Norton (qui joue Jones) pour rendre son personnage aussi réaliste que possible, pour qu'on puisse se rapporter à lui. Nous l'avons rendu un peu maladroit, un peu rat de bibliothèque, un peu insistant. Quand il veut séduire, c'est toujours avec le même petit poème ridicule sur "la bataille des arbres"... Donc son personnage a d'autres couleurs que simplement un blanc immaculé", confie Agnieszka Holland. George Orwell est dans le film ! La clef de l’histoire, selon la réalisatrice Agnieszka Holland, est l’intrigue de George Orwell lorsqu’il écrit son célèbre roman dystopique allégorique La Ferme des animaux. En découvrant le massacre des paysans ukrainiens, le journaliste Gareth Jones inspire d’une certaine manière le récit de George Orwell et en devient partie intégrante (le fermier du roman s’appelle Mr. Jones). "Nous tenions à ce que le film soit simple et réel ; nous avons employé des procédés stylistiques pratiquement invisibles, à l’exception des moments où nous voulions mettre en avant les mouvements, l’énergie, l’appétit de Jones pour la vérité : nous avons alors puisé notre inspiration dans l’avant-gardisme soviétique." Préserver la mémoire Agnieszka Holland est convaincue que le cinéma peut introduire certains faits et événements dans le récit mondial de l'histoire des hommes et les intégrer dans un niveau de conscience plus vaste. Selon la cinéaste, le cinéma a joué un rôle crucial dans le discours sur l'Holocauste, notamment aux États-Unis, et il a aussi changé l'attitude des Allemands. "Après la Seconde Guerre mondiale, presque personne ne parlait de l'Holocauste ; seules quelques histoires sur des juifs cachés circulaient. Il a fallu attendre des décennies pour que les gens commencent vraiment à en parler. La première production qui a fait entrer ce sujet dans le débat est, je crois, une série télévisée diffusée en 1978 qui s'intitulait Holocaust. Elle était kitsch, mais elle a fait beaucoup d'effet aux gens. Quand j'ai fait Europa Europa (Golden Globe du Meilleur film étranger et nominé aux Oscars), en 1990, il n'y avait pas encore beaucoup de films sur le sujet. Et puis il y a eu La Liste de Schindler et beaucoup d'autres ont suivi. L'impact de ces films a révélé le vrai pouvoir du cinéma : sa capacité à éduquer les gens et à générer de l'empathie."
VO