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LA CONSPIRATION DU CAIRE 26 octobre 2022 en salle / 1h 59min / Thriller De Tarik Saleh Par Tarik Saleh SYNOPSIS Prix du scénario au Festival de Cannes 2022. Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays. ACTEURS Adam Tawfeek Barhom Ibrahim Fares Fares General Al Sakran Mohammad Bakri Cheikh Negm Makram Khoury Zizo Mehdi Dehbi Sobhy Moe Ayoub Soliman Sherwan Haji Cheikh Durani Ramzi Choukair Cheikh Omar Beblawi Jalal Altawil Raed Ahmed Lassiaoui Compositeur Krister Linder Coproducteur Alexandre Mallet-Guy Producteur exécutif Johan Lindström Saxon Producteur Kristina Aberg Coproducteur Misha Jaari Producteur Fredrik Zander Coproducteur Mark Lwoff Ingénieur du son Fredrik Jonsäter 1er assistant réalisateur Olivier Jacquet Superviseur des effets visuels Peter Hjorth Chef maquilleur Pia Cornelius Chef costumier Denise Östholm Chef décorateur Roger Rosenberg Directeur de la photographie Pierre Aïm Chef coiffeur Pia Cornelius Monteur Theis Schmidt InternationalDistributionExports Memento International CoProduction Arte France Cinéma Distribution Memento Distribution Production Atmo,Memento Production,Bufo Anecdotes Une université mythique La Conspiration du Caire est un thriller politique qui se déroule à Al-Azhar, une université mythique du Caire qui est aussi l'épicentre du pouvoir de l'islam sunnite. Le grand-pe`re de Tarik Saleh, ne´ dans un petit village au cœur du Delta du Nil, a e´te´ admis a` Al-Azhar (a` l’e´poque la plus prestigieuse universite´ de l’Afrique et du Moyen-Orient). Le metteur en scène se rappelle : "Il a e´te´ le premier dans son village a` recevoir une ve´ritable e´ducation. Al-Azhar a été ba^tie par les Fatimides au cours du Xe`me sie`cle et a repre´senté, de`s le de´but, le lieu fondamental des e´tudes islamiques. Les Fatimides e´taient des musulmans chiites mais, quand Salah ad-Din – chez vous, Saladin – a pris le pouvoir au XIIème siècle, la premie`re mesure qu’il prit fut de convertir Al-Azhar en institution sunnite." "Depuis toujours, l’Egypte a e´te´ occupe´e par des e´trangers. La plus longue période a été celle des Turcs, puis celle des Britanniques, suivie de pre`s par les Franc¸ais. Malgre´ tout, Al-Azhar a toujours re´ussi a` coexister avec le pouvoir politique en place. C’est compre´hensible puisque l’universite´ a toujours e´te´ respecte´e et conside´re´e comme la plus importante source de savoir sur l’islam au monde." "Ma grand-me`re a elle aussi rec¸u une e´ducation. Bien qu’elle n’ait pas pu aller a` Al-Azhar, cela reste tre`s impressionnant pour l’e´poque. Mes grands-parents venaient tous deux de villages reculés et en un seul voyage, ils ont fait ce saut énorme d’un lieu quasi-médiéval à la modernite´ de la ville. J’ai voulu montrer les enjeux que symbolise le de´part d’un village pour suivre des études. Quel est le prix a` payer ?" Cannes 2022 La Conspiration du Caire a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2022, où il a obtenu le Prix du scénario. Naissance du projet Tarik Saleh a relu Le Nom de la Rose, le thriller médiéval d’Umberto Eco qui se déroule dans un monaste`re, en se posant les questions suivantes : "Et si je racontais une histoire de ce genre mais dans un contexte musulman ? Est-ce que ce serait possible ? Est-ce que j’en aurais le droit ? Est-ce que c’est dangereux ?" "La me^me sensation que celle de jouer avec le feu lorsqu’on est enfant. Une fois que j’ai eu commence´ a` suivre cette pense´e, je n’ai pas pu m’arre^ter. Non seulement je pouvais le faire, mais je devais le faire. J’ai donc commence´ a` imaginer une histoire qui se de´roulerait a` notre e´poque." "J’ai imaginé un jeune homme, Adam, fils de pe^cheur, qui obtiendrait une bourse pour partir e´tudier a` Al-Azhar. Il est persuade´ que son pe`re va s’y opposer car il a besoin de lui pour la pêche quotidienne. Finalement, a` sa grande surprise, son père accepte car il y voit la volonte´ de Dieu." Tournage en Turquie Tarik Saleh n'a pas pu tourner La Conspiration du Caire en Égypte. En 2015, trois jours avant le début du tournage du Caire confidentiel, les services de sécurité égyptiens lui ont ordonné de quitter le pays. Depuis, le réalisateur fait partie d’une liste d’inde´sirables qui, s’ils reposaient le pied sur le sol égyptien, seraient immédiatement arrêtés. Il explique : "La décision a même été rendue publique à la télévision égyptienne. (...) Nous avons tourné La Conspiration du Caire en Turquie. Pour représenter Al-Azhar, nous avons pu tourner dans la Mosquée Süleymanye d’Istanbul, un bâtiment magnifique bâti au XVIème siècle, dont le maître d’œuvre, Sinan, a formé l’architecte de la Mosquée Bleue." "Dans l’islam sunnite, on ne représente pas l’e^tre humain, donc les motifs visuels sont des figures géométriques. J’ai aimé la puissance graphique qu’elles offraient, notamment dans les scènes de la cour de l’universite´. On m’a fait remarquer qu’elles font penser à un échiquier sur lequel s’affrontent les différents courants de l’islam. C'est tout à fait ça !" Référence carcérale Tarik Saleh, le directeur de la photographie Pierre Aïm et le chef décorateur Roger Rosenberg avaient pour référence visuelle le film de prison : "À Al- Azhar, comme dans une prison, il y a la cour, la cantine, etc. Tous les lieux balisés du genre. Je ne sais pas ce que penseront du film les autorités égyptiennes et les étudiants et professeurs de l’universite´ Al-Azhar." "Les opinions officielle et officieuse seront probablement très différentes. Le Caire confidentiel a été officiellement perçu comme une attaque contre la police égyptienne, mais j'ai reçu beaucoup de courriers de policiers égyptiens qui ont adoré le film..." Le pouvoir au sein d’une institution La Conspiration du Caire est une histoire sur le pouvoir et sur l’autorite´ (pas spécifiquement à propos de l’islam). Lorsque Tarik Saleh écrivait le film, il y a eu, au me^me moment, un scandale à l’Acade´mie de Suède, qui décerne notamment le Prix Nobel de Littérature. Le cinéaste se rappelle : "Cela m’a beaucoup intéressé parce que voilà une institution au sein de laquelle un petit groupe de personnes ont un immense pouvoir : celui de de´signer le meilleur e´crivain du monde." "Malheureusement, ces personnes ont abuse´ de ce pouvoir, se sont crues au-dessus des lois. Les gens ont commence´ a` les critiquer et tre`s vite l’institution a été a` deux doigts de s’e´crouler. La manie`re dont les gens ont re´agi m’a beaucoup inspire´ pour imaginer la situation a` Al-Azhar." Retrouvailles Tarik Saleh retrouve son acteur fétiche Fares Fares après The Contractor (2022), Le Caire Confidentiel (2017) et Metropia (2009). Le colonel Ibrahim Dans toutes les institutions d’e´tat, il y a un personnage incroyable qui a connu tous les changements de direction, a survécu à toutes les mutations de l’institution et a même réussi à se cacher quand on essayait de faire partir les vieux employés. Voilà comment Tarik Saleh voyait Ibrahim : "Il était déjà là sous Moubarak, il a probablement été formé par les Roumains de la Securitate, au temps où l’E´gypte pactisait avec le bloc de l’Est ; son supérieur, Sobhy, a lui été formé par les Américains, par la CIA, et il est beaucoup plus brutal. L’E´gypte s’est toujours alignée sur le pays le plus offrant..." Inspiration familiale Fares Fares a lui-même travaillé le look d'Ibrahim, en s’inspirant d’un de ses oncles. Tarik Saleh se rappelle : "Je lui ai demandé s’il était sûr de vouloir aller aussi loin, et puis j’ai adoré le résultat. En voyant Ibrahim, on imagine d’emble´e qu’il a des problèmes d’hypertension, peut-être qu’il a subi un pontage." "Comme avec Adam, tout le monde sous-estime Ibrahim. Il a l’air de quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il fait. Mais il a compris avant tout le monde la stratégie du Cheikh aveugle, et il est prêt à le laisser faire parce qu’au fond, c’est peut-être sa dernière mission. Évidemment, il ne le dit pas... Je suis un fan de John Le Carré, j’aime quand les personnages cachent les motifs réels de leur action."
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