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L'origine de Bond

En 1953, Fleming crée le personnage de James Bond dans Casino Royale. Mais il n'invente pas le nom, il le vole. Voilà comment il raconte l'expérience à William F. Nolan (Rogue. Février 1961) :
"Ce premier livre, je l'ai écrit histoire de rigoler. J'en savais assez long sur le jeu, les tripots et même les services secrets. Je me suis dit que ce serait assez amusant de combi-ner ces deux mondes-là. Au début, je ne pensais pas du tout à en faire une série. Vous savez, il existe vraiment, James Bond ! Mais ce n'est pas le mien. James Bond, en chair et en os, c'est un savant, un ornithologue Américain - ce n'est pas un agent secret !
J'avais lu un de ses livres sur les oiseaux, et comme je me creusais la cervelle pour trou-ver un nom qui sonnait bien naturel, pour en coiffer mon héros, je me suis souvenu de ce bouquin, et j'ai tout simplement chipé le nom de l'auteur.
"

Le vrai Monsieur Bond émit quelques protestations. Mais là n'est pas l'important. (Les lecteurs que l'histoire intéresse peuvent se reporter au livre de Mary Wickham Bond Comment 007 chipa son nom. Editeurs Français Réunis).
Ce qui est important, c'est pourquoi Fleming a choisi ce nom. Il s'en explique dans une lettre à Madame Bond, datée du 20 Juin 1961 :
"... Je voulais que mon agent secret soit un personnage aussi anonyme que possible. Son nom même devait être à l'opposé du genre "Peregrine Carrughers" ou de tout autre nom de cet acabit que l'on rencontre habituellement dans ce type de littérature. Parmi mes livres de chevet se trouvait à cette époque-là (et il s'y trouve toujours) le livre de James Bond : Les oiseaux des Indes Occidentales. Tandis que je cherchais un nom idoine pour mon héros mes yeux sont tombés par hasard sur le livre, qui était là, à ma portée. Et, en voyant sur la couverture ce nom simple, bref, pas romantique pour un sou et pourtant bien mâle, je me suis dit que c'était là précisément le nom qu'il fallait pour mon héros. "
Et Fleming devait préciser à Playboy "Les types héroiques ne pouvaient plus exister en littérature. Je voulais que mon héros suive plus ou moins le chemin de ceux de Raymond Chandler ou de Dashiell Hammett qui sont des personnages crédibles. "
On voit alors comment les intentions de Flemming ont été mal comprises du lecteur, probablement à cause des premières adaptations cinématographiques. Car, l'héritier de Marlowe ou de Spade dans l'esprit de Fleming, est devenu, au contraire, le premier superhéros des années soixante.
On découvre alors un nouveau James Bond, celui de Ian Fleming, complètement occulté par celui du cinéma.
Selon Fleming, Bond "a ses défauts et peu de qualités visibles, sinon son patriotisme et son courage - qui, de toutes façons, ne sont probablement pas des qualités".































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