FREQUENCE MEURTRE
FREQUENCE MEURTRE |
| Réalisé par Elisabeth Rappeneau
Avec "Catherine Deneuve", André Dussollier, Martin lamotte, Etienne Chicot... (sortie le 30 mars 1988). Deux lettres en capitales pour planter le décor : F.M. Une radio privée. Dans les studios, Jeanne Quester ("Catherine Deneuve",) est tous les soirs à l'écoute de ses auditeurs. Dans son émission "Nuits de Chine", les âmes seules ou égarées confient leurs troubles et leurs inquiétudes aux oreilles expertes et attentives d'une psychiatre de renom. jusqu' au jour où une voix, sur l'antenne, vient réveiller des souvenirs nauséeux. Pour Jeanne, c'est la résurgence d'un cauchemar inoubliable. Soir après soir, la voix anonyme se fait de plus en plus menaçante, allant même jusqu'à la persécuter à son domicile. Et Jeanne Quester commence à paniquer. Elle fait appel à son frère, Frank (André Dussollier), commissaire divisionnaire à la police judiciaire. Il demande à l'inspecteur Lieberman (Martin Lamotte) de mener l'enquête... Elisabeth Rappeneau a délibérément choisi le jeu du suspense psychologique, ménageant les rebondissements, les fausses pistes et les indices douteux qui conduisent le spectateur et l'enquête sur des voies de garage. Les cadavres tombent, la police est impuissante et les personnages ont de bonnes raisons d'être soupçonnés malgré leurs circonstances atténuantes. Élisabeth Rappeneau a tissé son scénario, coécrit avec Jacques Audiard, comme une toile d'araignée. Chaque fil tirant son pesant d'indices pour aboutir à l'ultime combat, où le Bien doit toujours triompher du Mal. Dans les règles de l'art. Pour donner plus de force et de crédibilité à ses personnages, elle a su s'entourer des meilleures pointures qui soient. "Catherine Deneuve", héroïne hitchcockienne par excellence (le maître l'avait un jour contactée d'ailleurs), la quarantaine éblouissante et le verbe haut, entraîne avec charme et conviction tout son petit monde à la recherche de la vérité. Le commissaire, André Dussollier, joue la carte de la sobriété : la réflexion et la rigueur l'emportent sur les gestes. Et Martin Lamotte crée la surprise. Trop souvent cantonné dans des rôles burlesques, il montre qu'il peut être un excellent acteur dramatique, avec un zeste de cynisme. Regardez la différence : "Fréquence meurtre", premier film efficace et abouti, est la marque d'une scénariste chevronnée, qui connaît toutes les ficelles du métier. | 
Photos du film |